Ouest américain
Amérique, nous voilà !
Vol 315 pour Los Angeles, bonjour l'Amérique !
Jeudi 12 avril 2012. Enfin le jour J ! Neuf mois de préparation, de recherches et d’organisation pour aboutir dans le hall du terminal 2A de Roissy Charles de Gaulle ! Rendez-vous à la cafétéria du terminal. Léa à l’heure exacte. Sa mère angoisse. Normal ! Cette fois-ci, il ne s’agit pas de traverser la Méditerranée, mais l’océan atlantique. 11 h 30 de vol. Léa cache son bonheur derrière le casque made in England de son Ipod. C’est le grand saut vers l’inconnu. La boule au ventre. Dernières embrassades avec sa mère. Il est grand temps de s’enregistrer. Une heure d’attente dans la salle d’embarquement.
Enfin, nous y sommes. Vol 315 pour Los Angeles. Escale à Londres Heathrow. Deux heures pour changer d’avion. Largement suffisant. Bienvenue à bord. Le personnel est aux petits soins. Chouette, on a la télé ! Le temps de trouver comment fonctionne la télécommande et nous voilà dans le ciel. Une heure de vol jusqu’à Londres. Flying connections. Pas de soucis pour négocier l’escale. Contrôle des papiers et nous voilà de nouveau à bord. Bœing extra-large. Télévision individuelle. La grande classe. Merci Air New Zealand !
Cette fois-ci, c’est le grand saut. Décollage immédiat et direction l’Amérique. Le voyage est long. Très long. Repas à bord et la petite vie qui s’organise. Léa est aux anges. Moi aussi. On enchaîne les films. La nuit tombe. De toute façon, on est trop haut pour espérer apercevoir les vagues de l’océan atlantique. Les hôtesses tirent les rideaux. Il faut dormir un peu. Facile à dire, mais pas simple à respecter. Assoupissements. Impossible de trouver le sommeil. On renchaîne les films. Very Bad Trip 2, The descendants… La vie est belle au-dessus du monde.
Nouveau repas. Petit-déjeuner. Quelle heure est-il au fait ? À Los Angeles ou à Paris ? Paraît que nous sommes déjà de l’autre côté de l’océan. New York, Philadelphie ? Impossible de savoir. Il fait nuit à Paris, mais le soleil brille en Amérique. Nous traversons le continent comme si de rien n’était. Sensation de bien-être. “Tu arrives à croire qu’on est dans un avion ?” Léa se marre. En bas, c’est l’Amérique. “Pince-moi !”
Dernier repas à bord. On est tellement bien ici qu’on resterait des heures encore. Voix nasillarde du pilote. 23 °C à Los Angeles. Cool. Descente pour atterrir. Ceinture de sécurité bouclée. Soupir. Dans quelques secondes, on sera en Amérique… Je n’arrive pas à y croire.
Atterrissage impeccable. Applaudissements de circonstance. Il faut descendre. Premiers regards sur l’Amérique : l’aéroport international de Los Angeles est grand comme un aérogare. Rien à voir avec Orly, Roissy ou Heathrow. On se croirait à Bourges ! Là commence le calvaire. Envie d’aller aux toilettes, et pas de toilettes en vue. La file devant les contrôles de papiers et de l’immigration est interminable. Lente au possible. Cerise sur le gâteau, une fournée de Chinois nous passe allègrement devant. Bonjour l’Amérique ! Plus d’une heure d’attente. Torture ! Enfin, c’est notre tour. Contrôle des pupilles et des empreintes digitales. Non, nous ne sommes pas de dangereux criminels. Pas plus que des anciens notables du parti nazi ! Le douanier nous regarde bizarrement, puis nous laisse passer. Nouveaux contrôles. L’immigration cette fois. Ça va plus vite. Tant mieux. Encore un bon quart d’heure avant de trouver nos bagages… Ouf ! Ils sont arrivés à bon port ! Trois pas en avant… et nouveaux contrôles d’identité ! Ça ne s’arrête donc jamais ! Merde ! Le douanier a oublié de tamponner mon passeport ! Retour vers le premier guichet. Il faut retrouver le douanier en question. Ses collègues le cherchent, et finalement donnent un grand coup de tampon sur une des pages de mon passeport ! Enfin !
On sort de l’aéroport. Navette vers Avis. Le service de location est bondé. Il faut encore attendre notre tour. Encore une heure d’attente. Putain de gps qui ne veut pas se mettre à l’heure de l’Amérique ! Rien à faire. Je dois en louer un sur place, genre ancêtre du gps. Tant pis. Pas le choix. 100 euros de plus sans compter l’assurance sur les bagages que je me fais refiler. Toujours pas allé aux toilettes et je me tords de douleur. Je suis prêt à tout signer pour des toilettes propres !
Enfin, voici la bête. Ford Focus flambant neuve. Le double de celle qui roule en Europe. On enfile les bagages dans le coffre, on branche le gps et en route pour l’aventure ! Premiers contacts avec la boîte de vitesses automatique plus facile que prévu. Je sors du parking. 100 km et une heure de route jusqu’à Palmdale où nous attend notre première nuit d’hôtel. Il est minuit et je ne sais pas comment je vais tenir jusque-là. Tant pis, je fonce ! 500 mètres de route et patatras ! Le gps fait des siennes et nous indique n’importe quoi. La voix canadienne nous fait mourir de rire. Réinitialisation du bidule. Ouf ! Tout va bien ! Cette fois-ci, c’est la bonne. Direction l’autoroute !
Traversée nocturne de Los Angeles. Beverly Hills, West Hollywood, Santa Monica, Glendale, Pasadena, North Valley, Santa Clarita… Les noms mythiques se succèdent dans les petits panneaux verts. Cette fois-ci, on y est vraiment. Mes douleurs s’estompent du coup. Conduire de nuit à Los Angeles est un vrai plaisir. La cool attitude ! Grosses voitures et ombres massives des canyons. Encore quelques kilomètres et nous voici à Palmdale. Premier motel. Pas le top. Le seul qui nous décevra de tout le voyage. Couverture fine et froid de canard. Tant pis. Trop crevé pour m’attarder sur ce genre de détail. Je ferme les yeux. Cette nuit, je m’endors en Amérique…