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Malacca, au cœur de l’histoire coloniale de la Malaisie

Pourquoi aller à Malacca ?

La ville de Malacca est un véritable joyau du patrimoine asiatique, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. On y admire des bâtiments coloniaux portugais, hollandais et britanniques, ainsi que des temples chinois et une mosquée datant du XVIIIe siècle.

Grâce au commerce des épices, Malacca a été un important port d’Asie du Sud-Est. Ceci a inévitablement attiré de nombreux peuples venus de l’étranger tels que les marchands chinois ou encore les colons portugais, hollandais et britanniques qui sont tour à tour venus s’y installer. Ces influences extérieures ont laissé des traces encore visibles aujourd’hui.

La ville est un véritable creuset culturel où se mêlent harmonieusement les traditions malaises, chinoises, indiennes et européennes. Cette diversité se reflète dans l’architecture, les festivals et la vie quotidienne. Le quartier de Jonker Street, avec ses maisons traditionnelles peranakan, offre un aperçu unique de cette fusion culturelle.

Malacca est réputée pour sa cuisine nyonya, mélange savoureux des cuisines chinoise et malaise. Les amateurs de gastronomie seront comblés par les saveurs uniques des plats locaux comme le « chicken rice ball » ou le « cendol ». Les marchés nocturnes de Jonker Walk sont l’endroit idéal pour goûter aux spécialités locales.

Comment aller à Malacca ?

Le bus est sans doute la meilleure option pour aller de Kuala Lumpur à Malacca.

Les bus à destination de la partie sud du pays partent de la nouvelle gare. Gare routière du Terminal Bersepadu Selatan (TBS).. Pour vous rendre à cette station, vous avez plusieurs possibilités. Le TBS est situé juste en face de la gare de Bandar Tasik Selatan, qui est reliée au train de banlieue KTM et au métro léger. Il y a également un arrêt de bus.

De TBS, des bus pour Malacca partent presque tous les jours. toutes les demi-heures . Le service est exploité par différentes sociétés privées et le tarif est généralement de 10 euros. entre RM10 et RM15. Le voyage dure environ 2 heures.

Vous pouvez acheter des billets directement à n’importe quel comptoir de vente. Vous n’avez pas besoin d’acheter ou de réserver à l’avance.

On peut aussi visiter Malacca grâce à une excursion d’une journée au départ de Kuala Lumpur. Mais franchement le mieux est d’y passer au moins une nuit pour avoir le temps de profiter pleinement de la ville.

Malacca, ancien bastion colonial portugais, néerlandais et anglais en Malaisie

Lundi 21 juillet. Après un petit crochet par Singapour depuis Tioman Island, on file vers Malacca. Après avoir réussi à accrocher un taxi (quelle galère !), on file direct au Golden Mile Complex où nous attend notre bus pour Malacca. Et hop ! Encore quatre bonnes heures de route avant d’atteindre cette ancienne ville coloniale, perle des possessions anglaises du XIXe siècle.

Ancien carrefour des routes maritimes reliant l’Océan Indien à la Mer de Chine, Malacca conserve un caractère encore plus multiculturel que les autres villes du pays. Fréquentée par les marchands et explorateurs chinois du XIVe siècle, érigée en sultanat par des princes indonésiens, Malacca a vu débarquer Indiens et Arabes avant d’être successivement conquise par les Portugais, les Hollandais et les Anglais. C’est dire l’importance stratégique que cette ville avait dans l’économie, son port étant le verrou de l’orient et de la route des épices.

Bref, après avoir déposé nos valises au D’Hôtel (super propre et très confortable), on file directement en direction du quartier colonial. Pour y accéder, on remonte d’abord une rue emblématique du quartier chinois : Tun Tan Cheng Lock. Là, on passe tour à tour devant la splendide maison-musée baba nyonya, puis devant la demeure ancestrale de Tun Tan Cheng Lock, fondateur de la Malaysia Chinese Association. Au 117, se dresse la Chee Mansion, un immense bâtiment bleu d’architecture néohollandaise. Sans oublier non plus, l’hôtel Baba House ou la Eng Choon Association.

À l’extrémité de la rue Tun Tan Cheng Lock, s’étire une longue promenade aménagée le long du fleuve Malacca. Propre, aéré, plutôt élégant… Cet endroit est charmant. La vue sur la rivière est des plus agréables avec ces bateaux qui remontent et descendent son cours, et face à nous la Noria, dentelée, qui tourne sur son axe.

Passé le pont qui enjambe la rivière Malacca, on débouche directement sur la place rouge au centre de laquelle se dresse une fontaine dédiée à la reine Victoria (encore elle !), érigée en 1904 après sa mort. C’est ici que se rassemblent les touristes… et les conducteurs de trishaws décorés de fleurs artificielles multicolores pour les uns, d’abeilles géantes pour les autres ! Il y en a même un qui arbore un superbe Hello Kitty ! Bref, kitsch à souhait…

Autour de la place deux bâtiments principaux se dressent dans l’azur : Christ church et le Stadthuys construit par les Hollandais vers 1650 qui servait alors de résidence pour les gouverneurs. Considéré comme le plus vieux bâtiment néerlandais de toute l’Asie du sud-est, il abrite aujourd’hui le musée historique et ethnographique… Hélas fermé ce lundi. Grrrrrr…

Heureusement, Christ Church est bien ouverte au public, elle. De couleur rouge elle aussi, elle fut construite par les Hollandais vers 1753 pour commémorer le centenaire de l’occupation du pays… Tout d’abord presbytérienne… elle changea de camp avec l’arrivée des Anglais et devint ainsi anglicane. À l’intérieur, pas grand-chose à noter, si ce n’est que les messes sont aujourd’hui dites en anglais, mandarin et malais.

Passé la déception de ne pouvoir visiter le Stadthuys, on grimpe la colline qui domine la place rouge pour se rendre jusqu’à l’église Saint-Paul… Ou plutôt ce qu’il reste de cette église. Des ruines qui valent bien un petit détour tant elles sont empreintes de poésie.

De là, on a une vue imprenable sur la ville et sur le détroit de Malacca. Saint-Paul est un des seuls vestiges de la domination portugaise qui édifia là, au sommet de cette colline, une église catholique, remaniée en 1590 par les jésuites. Et pour cause, Saint François-Xavier, l’apôtre des Indes, avait fait de Malacca une base pour ses missions évangéliques. Il y fut même inhumé provisoirement de mars à décembre 1553.

Pour la petite histoire, les pierres qui servirent à l’édification de l’église provenaient du palais du sultan de Malacca. Une malédiction sans doute car dès l’arrivée des Hollandais, protestants, l’église fut laissée à l’abandon… et dépecée peu à peu de ses pierres…

Après l’église Saint-Paul, on redescend tranquillement la colline et on se promène un peu au hasard du quartier colonial. Au bas de la colline, on trouve d’abord la Porta de Santiago, seul vestige de la forteresse construite par les Portugais en 1512 pour consolider leur conquête de la ville. Chassés par les Hollandais en 1641, ces derniers renforcèrent l’édifice… avant qu’il ne soit détruit par les Anglais. Seule la Porta de Santiago échappa à la destruction… Certes on retrouve bien quelques canons d’époque disséminés ici et là au pied de la colline, mais rien d’autre n’a subsisté de la forteresse.

Tout à côté, nous attend le Melaka Sultanate Palace. Hélas, le type du guichet refuse mon gros billet et n’accepte que la petite monnaie… Deux ringgits l’entrée. Ok, je file dare-dare de l’autre côté de la place dans un marché couvert pour faire de la monnaie, mais le temps de revenir, le type me fait comprendre qu’il vient de fermer. Colère noire ! Le type en prend plein son grade dans la langue de Molière… Du coup, je ne tente même pas ma chance au Muzyum Rakyat qui abrite paraît-il une belle collection de cerfs-volants…

Pas le courage de grimper la colline dans l’autre sens pour regagner la place rouge… Chouette ! Un trishaw passe par là et nous propose pour une poignée de ringgits de nous ramener à bon port. Cool ! Rasta Man met la musique de Bob Marley à fond et nous voilà partis pour une belle balade en triporteur. Trop courte, hélas…

Avant de retraverser tout le quartier chinois pour regagner le D’Hôtel, on fait un petit arrêt devant le Middelburg Bulkwark, un ancien bastion d’angle de la forteresse portugaise relevé dans l’esprit de l’époque hollandaise. Quelques canons pointent en direction de l’autre rive de la rivière Malacca.

Allez zou, derniers regards vers la Noria vissée sur son axe à deux pas du bastion. Ses 13 mètres de diamètre regardent passer les bateaux qui remontent doucement la rivière Malacca. Bucolique à souhait.

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