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Me voici enfin arrivé à Mitzpe Ramon. Première impression : il fait chaud. Il fait même très chaud. Le thermomètre du petit centre commercial où je me réfugie pour manger un bout avant de prendre la route de mon campement de Bédouins affiche allègrement les 47 °C. Ah oui, quand même ! Une petite bière, un khebab-frites, et ça repart ! Le plan de mon smartphone me montre le chemin du campement. Bonne nouvelle, je n’ai qu’un tout petit kilomètre à faire à pied pour y parvenir. En chemin, j’ai l’incroyable surprise de croiser sur ma route un bouquetin.
Il faut le voir pour le croire. L’animal traverse tranquillement la route et s’en va gambader de l’autre côté. Je peste encore une fois contre ma négligence… Si j’avais eu mon appareil photo à ce moment-là. Mais bon, on ne peut pas refaire l’histoire et je poursuis mon chemin. Je fais rouler ma petite valise à roulette jusqu’à l’extrémité du village. Au final, je n’aurais que 300 mètres à faire en la portant jusqu’au campement. Bienvenue au Silent Arrow. Je dépose ma valise au pied d’un des nombreux matelas étendus sous la tente principale, puis je rebrousse aussitôt chemin. Direction le cratère de Mitzpe Ramon. C’est pour lui que je suis là.


Délesté de ma valise cette fois, je reprends le chemin du village. Mon smartphone me guide jusqu’à l’entrée du parc. Sur la route, nouvelle surprise.
De jeunes bouquetins viennent à ma rencontre. Absolument pas effrayés ! Et plutôt curieux avant tout. Cette fois-ci, j’ai un peu plus de temps pour mitrailler mes amis.


Rarement j’aurais eu l’occasion de voir de si près des animaux sauvages… Quelque chose me dit que certains touristes doivent faire ce qu’il est formellement interdit : leur donner à manger. La pire des choses à faire. Après ça, les animaux n’ont plus à se battre pour trouver leur nourriture et la sélection naturelle qui aura joué pendant des millénaires est aussitôt mise à bas.
Allez zou, je pénètre dans le parc naturel. À peine le temps de discuter avec un des jeunes gardiens du parc pour savoir quel chemin prendre (il n’en sait pas plus que moi, c’est quand même un comble !), et finalement j’opte par le sentier qui part du Visitor Center pour aller vers le mont du Chameau.


Pas de chameaux pourtant à l’horizon, mais une vue à couper le souffle sur le cratère de Mitzpe Ramon. C’est bien simple, on se croirait au bord du Grand Canyon du Colorado ! Le Colorado en moins.
Du coup, je vais multiplier mes clichés pendant toute cette balade au bord du cratère. Impossible de détacher son regard de cette vaste cuvette au fond de laquelle les ombres des nuages dans le ciel viennent se refléter. Absolument merveilleux !


Tout au fond du canyon, on aperçoit encore l’ancienne voie antique qui traversait le cratère de part en part, et aujourd’hui utilisée par les trekkeurs qui veulent escalader les parois du cratère.




Me voici donc au milieu du désert du Néguev. Devant moi s’étale l’extraordinaire cratère de Mitzpe Ramon. C’est tout simplement magnifique, et de loin, le plus bel endroit que j’ai pu voir en Israël. Franchement, je ne regrette plus mes deux plongées avortées à Eilat.
Sur la droite, au fond du cratère, on peut apercevoir la voie antique qui descend tranquillement la pente et s’en va rejoindre la route du nord qui ramène vers Jérusalem.


Ce lieu est vraiment magique. Fascinant. Et n’a pas grand-chose à envier aux grands paysages de l’ouest américain. Tout cela vaut bien une petite photo panoramique. Vraiment le seul point positif de mon appareil de secours acheté au moment du départ.
Après seulement quelques minutes de marche, une première plateforme aménagée au bord de la falaise qui surplombe le cratère. Je me dépêche de prendre quelques photos car une colonie de retraités japonais s’approche de moi au pas cadencé !
La vue est vraiment de toute beauté. J’essaie de trouver une belle perspective en prenant en photo une petite partie de la falaise.


Le Mitzpe Ramon est un des trois grands cratères du désert du Néguev. Il fait pus de 400 mètres de profondeur pour 40 kilomètres de long. Il n’a pas été creusé par la chute d’un astéroïde, mais tout simplement par l’érosion.
Avec ses canyons, ses pics rocheux, ses buttes, Mitzpe Ramon a tout d’un incroyable décor de western.
L’aridité et la chaleur sont telles qu’elles parviennent à fendre les roches.




Avec cette couleur ocre, le paysage ressemble à la surface lunaire !




Au final, rien ne vaut le cratère de Ramon avec ses phénomènes géologiques étonnants, ses coins au charme ravissant, ses sites antiques et historiques, ses itinéraires de randonnées, faciles ou difficiles, et ses espaces infinis de désert dont le dépouillement est l’essence même de la beauté.
Si le chemin de randonnée que j’emprunte pour me rendre jusqu’au mont du Chameau ne fait qu’un tout petit kilomètre, la randonnée n’est pas non plus de tout repos avec cette chaleur accablante. Surtout, ne pas oublier sa casquette ou son chapeau, et au minimum une bouteille d’eau.


Le chemin m’emmène donc tout doucement jusqu’au belvédère du mont du Chameau. Entre temps, j’en profite pour admirer le fond du cratère. Mitzpe Ramon doit son nom à l’évocation des Romains (« ramon ») qui avaient tracé là une voie antique reliant le sud du pays, vers la Jordanie et l’Égypte, au nord, vers Israël. Aujourd’hui, c’est la nationale 40 qui traverse le pays en son milieu.
Impossible de se lasser d’un tel paysage, avec au sol, les ombres noirs laissées par les nuages d’altitude. Le même phénomène que j’avais entrevu au fond du Grand Canyon du Colorado.


Le Makhtesh (cratère) Ramon est la plus spectaculaire vue du pays. C’est une fenêtre donnant sur la formation géologique de la terre. Le cratère est de 40 km de long, 8 km de large et 500 m de profondeur.
En mode automatique, le fond du cratère prend des allures de paysage lunaire. De là, on voit bien le sentier antique serpenter sur les flancs du cratère.


Il y a des centaines de millions d’années, le désert de Néguev était alors couvert par un océan. Lentement, celui-ci a commencé à reculer au nord laissant une colline bosselée se former. Avec le temps, le vent et l’érosion naturelle, la bosse a été lentement aplatie par l’eau et les forces climatiques.
La crevasse s’est formée lentement, des fleuves changeant leurs cours, découpant l’intérieur du cratère fait d’une roche plus molle que celle qui l’entourait. Du coup, le fond de cratère a continué de s’approfondir à une vitesse beaucoup plus rapide que les falaises environnantes, augmentant graduellement sa taille.


Aujourd’hui, le cratère s’enfonce à 500 m de profondeur, son point le plus bas étant Ein Saharonim, qui contient également la seule source d’eau normale de ce cirque naturel. Celle-ci alimente une grande partie de la faune locale.


Je poursuis mon chemin en direction du mont du Chameau. Le chemin se fait plus facile, mais s’élève graduellement.
À voir les coupes franches faites dans la falaise du cratère, on imagine sans mal que cet endroit est un véritable paradis pour les géologues qui peuvent lire là une partie de l’histoire géologique de la terre comme dans un livre ouvert.


A mi-chemin du mont du Chameau, une deuxième terrasse est aménagée au bord du précipice. La vue sur le cratère est absolument fantastique.


Le moins que l’on puisse dire… C’est qu’il fait chaud au bord du cratère de Mitzpe Ramon. Et nous ne sommes qu’en avril ! Je n’ose même pas imaginer quelle température règne ici en plein mois d’août. Tout simplement insupportable !
Par contre, la vue est tout simplement fantastique. De très loin, la plus belle chose que j’ai pu voir au cours de mon séjour en Israël.

