Pourquoi passer une nuit dans le désert du Néguev ?
Le désert du Néguev, classé Réserve internationale de ciel étoilé, offre une observation astronomique incomparable. Des guides comme Moshe proposent des séances avec télescopes, explications sur les constellations, et des moments autour d’un feu de camp avec thé et guimauves .
L’activité “Astroromantique” inclut une installation cosy avec tapis, oreillers et vin, pour admirer les étoiles dans le cratère Ramon .
Les nuits dans le désert sont synonymes de silence absolu et de contemplation. Les éco-lodges, comme le Desert Shade Eco Lodge, utilisent des matériaux naturels et offrent un cadre minimaliste pour se recentrer .
Le jour, explorez le cratère Ramon (le plus grand cratère d’érosion au monde) en jeep, à vélo ou en randonnée. La nuit, des activités comme le *sandboarding* sous les étoiles ou des ateliers de massage thaï en couple ajoutent une touche originale .
Lieu prisé pour les demandes en mariage ou les escapades romantiques, Mitzpe Ramon propose des dîners au bord des falaises, des pique-niques préparés par Beit Ramona, ou des séances de yoga en duo au coucher du soleil .
Comment passer une nuit dans le désert du Néguev ?
Optez pour le Desert Shade Eco Lodge, avec des cases en boue et toits de chaume, idéal pour une immersion “zéro impact” .
Le Beresheet Hotel, intégré aux falaises du cratère, offre piscine infinie et spa face au désert .
Les auberges comme Green Backpackers Hostel proposent des dortoirs à partir de 30 €/nuit . Pour ma part, j’ai choisi le Silent Arrow. Pas de chichi, mais le désert est à vous.
Des entreprises comme Eretz Midbar organisent des excursions personnalisées avec nuit en bivouac, repas bédouin et observation des étoiles .
Yoga en couple, massage thaï, ou création artistique dans des espaces dédiés comme “Entre Nous” .
Prévoir des couches chaudes (les nuits sont fraîches même en été) et des chaussures de randonnée .
Ne pas oublier sa lampe frontale, bouteille d’eau réutilisable, et sac de couchage si vous campez.
Depuis le point de vue du cratère Ramon ou lors d’un dîner en jeep organisé par Beit Ramona, vous pourrez profiter du coucher de soleil.
Au lever du jour, participez à une randonnée matinale sur le sentier Ramat Saharonim, balisé et accessible en 1h30 .
Comment passer une nuit dans un campement de Bédouins dans le désert Peès du Mitzpe Ramon
Mardi 17 avril. Après cette marche plutôt éprouvante au bord du cratère de Mitzpe Ramon, il me faut encore rentrer au Silent Arrow, le campement de tentes de Bédouins sous lesquelles je dois passer la nuit. Un vrai privilège. J’ai toujours rêvé de pouvoir dormir en plein milieu du désert. Ma première expérience est pour ce soir !
En attendant, il me faut encore retraverser le village de Mitzpe Ramon, sortir de la ville et reprendre le kilomètre de route qui mène jusqu’au campement… Pas si simple quand on a un gps google maps invariablement orienté vers le nord qui se fout royalement de l’endroit où je me trouve et me fait tourner en bourrique pendant une bonne demi-heure.


Puis je finis enfin par retrouver ma route et par reprendre le chemin qui mène jusqu’au campement. Après une petite forêt de pins entretenue par l’eau puisée sous le désert, le paysage change rapidement et devient désertique et broussailleux.
Quel pied ! Je peux profiter pleinement de la merveilleuse lumière du soir pour réaliser quelques beaux clichés du désert. Vraiment idéal.


Ici et là, des arbrisseaux poussent au milieu de nulle part, racines tournées invariablement vers quelque poche d’eau piégée au fond de la roche.
Je ne me lasse pas du paysage. Complètement fasciné. J’aime photographier ces quelques arbres qui puisent la vie au plus profond de la terre aride. Il y a quelque chose d’incroyablement vivant qui se dégage de leur silhouette tortueuse…
Puis à mesure qu’on s’éloigne de la ville, la végétation se raréfie et bientôt, les broussailles sont les seules encore à pousser au milieu de ce paysage désertique. Tout simplement fascinant.




Quelques petites images du campement. Spartiate, mais nous ne sommes pas là pour venir passer une nuit 5 étoiles !


La nuit ne va pas tarder à tomber. Dans le désert, elle tombe encore plus vite que partout ailleurs. Je n’ai que quelques minutes pour profiter de l’exceptionnelle couleur du soleil couchant.
Les quelques arbres qui entourent le campement du Silent Arrow baignent dans une magnifique couleur blonde.


Avec cette lumière, chaque arbre, chaque objet, chaque élément du paysage prend un incroyable contraste. On comprend pourquoi on appelle ces quelques minutes les instants du photographe.
Vers les dunes du désert tout proche qui entoure le campement, un chemin tracé en ligne droite gratte la croûte du sol désertique.


Un peu à l’écart du camp, une table de fortune faite d’une immense bobine de câble offre l’occasion d’un premier plan fabuleux. C’est ici que cette nuit, je poserai mon trépied de poche pour faire quelques photos. Mais avec ce petit Panasonic de secours, je n’espère pas grand-chose, à vrai dire.
En revenant vers le camp, je m’aperçois que nos hôtes ont aménagé ici un petit jardin fleuri, charmant, surprenant, et presque irréel en plein milieu de ce désert.


En son centre, on peut même y trouver un incroyable bouquet de lavande. Le contraste est saisissant dans ce décor ultra-désertique !




En revenant au camp, j’en profite pour faire quelques photos du camp en lui-même, et notamment de la tente sous laquelle je vais passer la nuit.
Rien de luxueux. Surtout pas. Et pour rien au monde, je ne voudrais ici du luxe à l’Occidental ! Des troncs d’arbre en guise de charpente pour soutenir l’immense toile de tente sous laquelle sont disposés une vingtaine de matelas. La vérité, c’est que nous ne serons que quatre à partager la tente cette nuit. Une chance inouïe.


La nuit tombe à la vitesse de l’éclair en plein milieu du désert. Il me faut donc être attentif, aux aguets, et prêt à tenter quelques photos nocturnes avec mon petit Panasonic de fortune… Autant dire, mission impossible !
En quelques instants seulement, la lumière blonde du couchant disparaît de l’horizon et cède sa place aux pâles couleurs d’un ciel laiteux. La température chute d’un coup. Les formes et les contrastes s’effacent à mesure que les minutes s’égrainent.


Une dernière fois, le soleil pointe le bout de son nez. Un vrai miracle. Comme un ultime baroud d’honneur face à la nuit qui s’avance. Un rai de soleil transperce le ciel laiteux. Magique.
À l’opposé, mon ombre portée découpée par cet ultime rayon de soleil s’écrase mollement sur la surface dure du Néguev. Au loin, la silhouette d’un village bédouin s’efface à son tour peu à peu…


Cinq minutes plus tard, la nuit prend le relais colorant le ciel laiteux d’une douce lumière mauve. La silhouette de la dune forme comme une subtile cambrure de femme. Cette nuit s’annonce envoûtante…
Assis derrière la bobine table du Silent Arrow, je profite à plein du spectacle.
La nuit pâlit, rosit silencieusement. Les derniers dégradés de lumière patinent la nuit d’une couche de crème laiteuse.




Puis le jour cède. La lune s’élève au-dessus de la dune. Les premières étoiles apparaissent. Dans le sillage de la lune, on aperçoit clairement la silhouette de la planète Mars qui cette année ne sera jamais aussi proche de la terre en plus de 32.000 ans ! Autant en profiter !
Quelques minutes plus tard, la nuit s’est complètement installée. Il demeure encore un mince filet de lumière, suffisant pour me permettre de réaliser quelques clichés en temps de pause long. Sur mon Panasonic, impossible d’aller au-delà de la minute. Je ne peux que m’y résoudre. En travaillant un peu l’image à la post-production, voici ce que cela donne. C’est déjà, ça. Moins catastrophique que je pensais au départ.




Une trentaine de minutes plus tard, à la nuit noire, impossible d’espérer quoi que ce soit avec mon petit Panasonic de secours. Je tenterai juste la lumière de l’ouverture de ma tente tranchant avec la nuit noire… Cette nuit, je dors en plein milieu du désert. Une sensation unique et une nuit magique passée au-dessous du ciel étoilé. Jamais, je n’oublierai ce moment.


Nuit magique au milieu du désert. Rarement dans ma vie j’aurais aussi bien dormi. Sous la voûte étoilée. Et dans la paix totale. Un petit feu de camp pour illuminer la nuit, le crépitement du bois, le thé à la menthe et une nuit de rêve…
Au petit matin, l’aube à peine levée, je ne veux pas manquer le spectacle du soleil levant. C’est un petit oiseau qui piaillait sous la toile de la tente qui m’a réveillé ce matin. Je n’arrive pas à y croire !
La lumière de l’aube vient iriser la surface ocre des dunes. Les formes surgissent du ciel laiteux.




Au loin, des tentes de Bédouins apparaissent ici et là. Elles n’y étaient pas hier soir. À la faveur de la nuit, quelques nomades ont dû se rapprocher du campement pour dresser leur tente de fortune.
Enfin, un premier rayon de soleil perce la blancheur crémeuse du petit jour. Timide encore. Mal assuré. Il projette mollement l’ombre portée de la bobine table…


Un moment plus tard, ce même rayon de soleil devient plus franc, plus assuré. On devine désormais les contours des ombres portées sur le sable de la dune. Je retrouve mon petit jardin dont je suis tombé amoureux.
La température augmente. Le voile crémeux du petit jour disparaît enfin, remplacé par la belle lumière blonde du petit matin. C’est magnifique. Un moment magique sur la planète Terre.




Plus loin, la route tortueuse qui transperce les dunes du désert trace une ligne blanche au milieu du désert, fuyant vers d’autres dunes et d’autres horizons cachés par d’autres dunes. Le désert ocre du Néguev.


Vers 8 heures, il est grand temps de dire adieu à mon hôte et de le remercier pour cette expérience inoubliable. Changement de programme. Je ne passerai pas une journée de plus au milieu du désert. Trop chaud pour cheminer seul au fond du cratère. Et puis, le paysage restera le même. Je décide donc de rentrer à Jérusalem. Je tire de nouveau ma petite valise sur le kilomètre de piste qui me sépare du village et je regagne le centre de Mitzpe Ramon où je prends le petit-déjeuner. Un bus m’attend de l’autre côté de la route. Retour vers Jérusalem. Derrière la vitre du bus, le paysage désertique du Néguev défile mécaniquement.
Des chemins de trekking apparaissent ici et là. Des bases militaires aussi. Mais beaucoup moins que la veille. Trois heures de route me séparent de Jérusalem…



