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Les mosaïques romaines du musée du Bardo, à Tunis, un émerveillement permanent

Le musée du Bardo et ses trésors archéologiques

Mercredi 16 mars 2011. En ce début d’après-midi, je fais la route vers Tunis pour aller voir le musée du Bardo. En plein cœur de la cité tunisienne, les stigmates de la révolution sont encore bien présents: rouleaux de barbelés et hommes armés bien visibles devant les bâtiments officiels.

Mourad me laisse devant le musée et va se garer prudemment de l’autre côté de la rue. J’ai tout mon après-midi pour visiter ce sublime musée, le plus important du Maghreb, et sans doute l’un des plus riches au monde concernant les mosaïques romaines.

C’est bien simple, le Bardo rassemble tous les plus beaux vestiges des sites tunisiens retrouvés à Carthage, Bulla Regia, Dougga, Thuburbo Majus ou Sbeïtla. Hélas, le manque d’espace ne permet pas d’exposer toutes les pièces qui sont, soit reléguées dans les réserves du sous-sol, soit remises aux régions dont elles proviennent. Le Bardo ne présente donc qu’une toute petite partie de l’immense trésor antique de la Tunisie, dont une partie regroupe aussi les œuvres d’influence byzantine, aux premières heures du christianisme.

Le musée se répartit en plusieurs salles, toutes consacrées aux différents sites antiques, de la période préhistorique à la domination arabe et byzantine, en passant par l’ère romaine et punique. A cet ordre, je préfère encore évoquer différents thèmes. Les scènes de la vie quotidienne d’abord. Et elles sont nombreuses ! Labours, semailles, ripailles, vendanges, mais aussi le travail des artisans, des tailleurs de pierre, des forgerons, mais encore des cueilleurs de fruits, des éleveurs, sans oublier les arts, musiciens en tout genre, et les célèbres bacchanales où le vin coulait à flot.

Lions, fauves, tigres, mais aussi biches, cerfs, sangliers, meutes de chiens, oiseaux pris au piège, bouquetins… Les animaux et les scènes de chasse sont largement représentées dans les villas romaines. Quelle beauté ! Quelle précision du détail ! On peut même y admirer des combats de gladiateurs.

Mais que serait les villas romaines sans les figures de la mythologie, Neptune, Vénus, Diane, Mercure ou Hercule ? Les représentations touchent là au divin, figures allégoriques, centaures et autres sirènes, jusqu’à ces figures orientales au corps démultiplié qui marquent l’influence orientale sur la culture romaine. Des mosaïques éblouissantes.

Enfin, admirer les mosaïques romaines du Bardo sans porter un regard plus attentif sur le lien affectif qui nouait les habitants de l’époque avec la mer, serait nier l’histoire même de l’Africa antique, entièrement tournée vers la Méditerranée et ses relations parfois houleuses, parfois tragiques, mais souvent fructueuses avec son aînée Rome. Galères romaines, soldats, simples pêcheurs, dieu Neptune et autres sirènes, poissons extraordinaires et colorés, dauphins, barques et navires de guerre… La mer s’étalait alors jusque dans l’intérieur des villas romaines, par le biais de mosaïques toutes plus belles que les autres.

Le voyage s’échève. Mais je ne veux pas quitter Tunis sans avoir vu la Medina. Il pleut. J’ai froid. Nous retrouvons la future épouse de Mourad sur l’avenue Bourguiba, où elle souhaite faire les boutiques et profiter des soldes. Nous prenons le thé, puis filons droit vers la Medina. Et là, c’est la tuile ! Après avoir acheté quelques fioles de parfum et d’essence de jasmin dans le souk déserté par les touristes, un policier trop zélé arrête Mourad qu’il soupçonne d’être un rabatteur. Du coup, j’ai droit à une petite visite du commissariat ! Heureusement, les choses rentrent rapidement dans l’ordre.

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