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Comment découvrir le quartier juif de Prague et la synagogue Pinkas

Où trouver la synagogue Pinkas ?

Ouvert du dimanche au vendredi, de 9 à 18 heures (16h30 en hiver). 

Tarif d’entrée ?

550 Kč , soit 21 euros (réduit 400 Kč (15 euros), gratuit moins de 6 ans).

Découvrir le quartier juif de Prague, toujours un moment d'émotion

Jeudi 28 avril. A deux pas de la vieille ville, il ne faut surtout pas manquer le quartier juif de Prague. Un lieu incontournable. Une atmosphère unique aussi.

On y accède aujourd’hui par la large rue de Paris. Rien à voir avec les anciennes ruelles du ghetto. De l’important quartier juif qui compta jusqu’à 40.000 habitants, on ne compte plus que six synagogues, l’ancien hôtel de ville et le cimetière. La guerre et l’Holocauste ont à tout jamais marqué l’histoire de la cité.

Se promener au milieu du quartier juif, passer devant le café Franz Kafka, admirer les façades modernes des immeubles, lancer des regards derrière les vitrines, tout concourt à ajouter à cette atmosphère si particulière…

La visite de la synagogue Pinkas, symbole de l’extermination des Juifs durant l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, s’impose. C’est par elle que commence ma visite. 

Cette maison du XVe fut transformée en synagogue à la fin du XVIe siècle, prenant le nom du rabbin à qui elle appartenait. Dix ans après la dernière guerre, on décida de la transformer en mémorial pour les victimes de l’Holocauste.

Les murs sont couverts de plus de 77.000 noms, hommes, femmes, enfants, bébés exterminés par la barbarie nazie. La vision de tous ces noms gravés dans chaque mur est inouie, d’une puissance peu commune. J’en resterai secoué toute la journée et son souvenir me hante encore.

A l’étage, des dessins d’enfants, des souvenirs de déportés et du ghetto juif pendant la guerre évoquent encore la terrible tragédie. Insoutenable et poignant.

Un peu d'histoire

La première trace des commerçants juifs de Prague remonte au XIe siècle. Ils vendent alors des bijoux, étoffes rares, sel, armes et épices. Hélas, les premiers pogroms éclatent dès la fin du XIe, avec les premières croisades. Posséder une terre, pratiquer l’artisanat devient interdit aux Juifs. Une première colonie prend racine aux abords de la Vieille Ville. 

La synagogue Vieille-Nouvelle est édifiée dès le XIIIe siècle. Un ghetto s’organise autour d’elle. Un mur est construit qui sépare le quartier juif des chrétiens. La communauté juive prend son essor, protégée par l’Etat, les baptêmes forcés sont interdits, les injures réprimées et le droit du culte est respecté. 

Cela n’empêche pas les pogroms. L’un des plus sanglants, en 1389, perpétré par la population pragoise, fit plus de 3.000 morts. Sous les Hasbourg, au XVIe siècle, la persécution s’intensifie et une forte partie de la communauté quitte Prague. Il faut attendre la fin du XVIIe pour que les Juifs recouvrent leurs droits. De nouvelles synagogues sont élevées, d’autres sont rénovées, et le cimetière s’agrandit. 

Au XVIIe, les Juifs se battent aux côtés de Pragois pour chasser les Suédois. De coup, ils obtiennent l’autorisation de dresser un hôtel de ville. Au XVIIIe, le ghetto s’ouvre enfin. Les Juifs ne sont plus obligés de porter des signes distinctifs. Le ghetto devient paradoxalement insalubre, et bientôt, seuls les pauvres l’habitent encore. 

A partir de 1900, le quartier va changer du tout au tout. Les ruelles étroites disparaissent au profit de larges avenues. Des édifices art nouveau s’élèvent dans tout le quartier, faisant aujourd’hui du quartier juif de Prague la plus forte concentration d’immeubles de ce style ! Les façades s’embourgeoisent, s’ornent d’encorbellements, de tourelles, de guirlandes, de pignons… Et ce, au grand dam d’un certain Franz Kafka qui voit son quartier changer en quelques années. 40 ans plus tard, la guerre et les Nazis viennent tout balayer. Plus de 40.000 Juifs sont arrêtés et disparaissent dans les camps d’extermination.

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