Comment faire son pèlerinage au Saint-Sépulcre à Jérusalem

Pourquoi visiter l’église du Saint-Sépulcre ?

Le Saint-Sépulcre, situé dans la vieille ville de Jérusalem, est l’un des sites les plus importants pour les chrétiens du monde entier. Il est considéré comme le lieu où Jésus-Christ a été crucifié, enterré et ressuscité.

Pour les chrétiens, le Saint-Sépulcre est le lieu le plus sacré de la chrétienté. C’est un lieu de pèlerinage majeur où l’on peut se recueillir et méditer sur la passion, la mort et la résurrection de Jésus.

Le site a une histoire riche et complexe, remontant à l’époque romaine. Il a été détruit et reconstruit plusieurs fois au cours des siècles, ce qui en fait un lieu fascinant pour les amateurs d’histoire.

L’église du Saint-Sépulcre est un mélange impressionnant d’architectures byzantine, croisée et moderne. Elle abrite des fresques, des mosaïques et des objets liturgiques d’une grande beauté.

Ne manquez pas le Calvaire (où Jésus a été crucifié), la Pierre de l’Onction (où son corps aurait été préparé pour l’enterrement), et le Tombeau de Jésus. Si possible, assistez à une messe pour vivre une expérience spirituelle unique.

Comment visiter le Saint-Sépulcre ?

Le site est généralement ouvert de 5 à 21 heures en été et de 4 à 19 heurs en hiver, mais les heures peuvent varier. L’accès est gratuit.
Attention à votre tenue vestimentaire ! Portez des vêtements modestes et respectueux, car c’est un lieu de culte. L’entrée peut vous être refusée.

Le Saint-Sépulcre est situé dans le quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem. Il est accessible à pied depuis la porte de Jaffa ou la porte de Damas. Si vous venez de l’extérieur de la vieille ville, vous pouvez prendre un bus ou un taxi jusqu’à l’une des portes de la vieille ville.

Respectez le caractère sacré du lieu en gardant le silence et en évitant les comportements bruyants.
La photographie est généralement autorisée, mais évitez d’utiliser le flash et soyez discret.

Le site peut être très fréquenté, surtout pendant les fêtes religieuses. Essayez de visiter tôt le matin ou en fin d’après-midi pour éviter la foule. Le mieux, c’est encore aux aurores ou en soirée pour éviter une attente trop longue.

Visiter le Saint-Sépulcre à Jérusalem, un expérience incroyable

Vendredi 13 avril. Pendant des années, je me souviens, surtout quand j’étais plus jeune, un de mes principaux rêves était de venir en pèlerinage au Saint-Sépulcre. Des années ont passé… Et aujourd’hui, ce vieux rêve est une réalité. J’ai peine à y croire. Me voici sur la petite place qui fait face à l’église du Saint-Sépulcre. Le côté occidental de cette place pavée est bordé de trois chapelles gréco-orthodoxes (du sud au nord : chapelle de Saint Jacques, de Saint Jean Baptiste et des 40 Martyrs), le côté oriental du monastère orthodoxe de Saint-Abraham, de la chapelle arménienne de Saint-Jacques, de la chapelle copte Saint-Michel-Archange et de la chapelle grecque de Sainte-Marie-Égyptienne.

Le Saint-Sépulcre englobe le calvaire, le Golgotha, le tombeau du Christ et l’ancienne église byzantine datant de 326. Difficile à imaginer qu’ici est mort le Christ. On a tous dans la tête l’image de Jésus crucifié sur la croix au sommet du mont Golgotha. On l’imagine tous se hisser jusqu’au sommet de cette colline en portant sa croix sous les coups de fouet des soldats romains… Mais il ne reste rien de cette image quand on se retrouve face à cette façade épurée, d’une extrême simplicité. Et moi qui imaginais une église grandiose ! Il n’en est rien en fait. Et au final, c’est très bien comme ça. Cela correspond tout à fait à l’esprit du Christ.

Une fois entré, on se retrouve nez à nez face à la pierre où fut déposé le corps du Christ… Mais il n’en est rien encore une fois. Cette pierre que des millions de pèlerins viennent chaque année vénérer, posant leurs mains sur elle ou frottant un châle ou un foulard, comme pour se laver de ses propres péchés, cette pierre de l’Onction adorée par les Orthodoxes ne fut mise en place par les Croisés qu’au XIIe siècle et remplacée au XIXe.

Mais il faut voir à quel point cette pierre est vénérée, astiquée, nettoyée, polie, parfois recouverte du corps d’un pèlerin ou par le front d’un fidèle. Et le seul fait d’apposer la paume de sa main sur la pierre provoque une indescriptible sensation…

Au-dessus de la pierre de l’Onction, il faut relever son regard pour admirer les magnifiques fresques byzantines qui décorent l’entrée : le corps de Jésus porté par les apôtres et la Sainte Vierge éplorée plaquant sa joue contre le visage du Christ. Derrière elles, des femmes en pleurs encore, parmi lesquelles on reconnaît Marie-Madeleine.

À droite de l’entrée, un petit escalier conduit à la chapelle du Calvaire (ou du Golgotha) aménagée par les Grecs orthodoxes après l’incendie de 1808 et divisée en deux petites nefs par deux piliers, l’une appartenant aux Grecs orthodoxes, l’autre aux Latins. Au-dessus de la chapelle, il faut encore lever les yeux pour admirer cette autre scène byzantine qui correspond à la crucifixion du Christ.

Partie la plus luxueusement décorée de l’église, l’autel du Calvaire appartient aux Orthodoxes grecs et est associé à la station XII de la Via Dolorosa correspondant au lieu de la crucifixion de Jésus.

L’autel de la Crucifixion à droite appartient aux Franciscains et est associé à la station XI de la Via Dolorosa où selon la tradition Jésus fut cloué sur la Croix à même le sol. Des disques en marbre noir de chaque côté du maître-autel de la chapelle du Calvaire, marquent les trous dans lesquels auraient été placées les croix des deux larrons crucifiés avec Jésus, Kestas et Dismas.

La dernière partie du chemin de croix s’effectue à genoux, pour se pencher et toucher la pierre du Golgotha. Le rocher du Calvaire est un bloc de mauvais calcaire issu de la carrière dont les architectes constantiniens ont aplani les aspérités naturelles et taillé les côtés : sa hauteur totale fait en moyenne 11 m, dont 4,50 m sont au-dessus du sol de l’église.

Les pèlerins touchent et embrassent la roche grâce à un trou dans le disque d’argent enchâssé dans les dalles de marbre sous cet autel, le rocher étant également visible à travers des plaques de verre sur les côtés de l’autel.

En revenant dans l’entrée de l’église, je repasse devant la pierre de l’Onction et accède directement dans la rotonde d’Anastasis où se dresse l’édicule qui renferme le tombeau du Christ. Autant le dire tout de suite, le monde entier se retrouve au milieu du chœur latin du Saint-Sépulcre. Ici, c’est une foule incroyable qui patiente chaque jour pour accéder à la tombe de Jésus. On parle toutes les langues, on vient de tous les continents, on a toutes les couleurs de peau, et on patiente pendant des heures entières avant de pénétrer à l’intérieur du caveau. Inouï.

En pleine journée, il faut sans doute attendre trois à quatre heures avant d’espérer pénétrer à l’intérieur de l’édicule qui renferme le tombeau du Christ. L’endroit est gardé par des moines grecs orthodoxes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne rigole pas avec les règles. Certains petits malins tentent de pénétrer à l’intérieur par la sortie, mais ils sont immédiatement rappelés à l’ordre, tancés vertement, et parfois pris par le col et remis dans la file d’attente… J’en suis témoin. Devant moi, un Américain en fera la cruelle expérience !

Pour espérer rentrer à l’intérieur du caveau, il faut donc faire la queue à gauche du monument et prendre son mal en patience. À l’extrémité de l’édicule, on a même tout le loisir de jeter un coup d’œil à l’intérieur de la petite chapelle copte collée carrément au tombeau, dernier vestige de l’état primitif de l’église, telle que l’ont connu les Croisés quand ils ont repris Jérusalem des mains des Musulmans.

Au centre de l’Anastasis se trouve l’Édicule du Saint-Sépulcre qui a été réalisé par les Grecs Orthodoxes après l’incendie de 1808, remplaçant celui des franciscains du XVIe siècle. Il abrite le Saint-Sépulcre.

La tombe de Jésus proprement dite est constituée de la chapelle de l’Ange (de la Résurrection) et de la chambre funéraire. L’entrée de l’édicule est attribuée aux Grecs orthodoxes. Un moine taillé dans le roc presse la foule pour écouler le flot ininterrompu des visiteurs… Mais avec une telle foule qui tourne autour du tombeau, on peut comprendre qu’il faille un peu de discipline pour canaliser tout ce monde.

Une arche byzantine relie la Rotonde, construction du VIe siècle, à l’ouest et l’église croisée, qui elle, date du XIIe siècle, à l’est. Face à la Rotonde, se trouvait jadis le Chœur des Chanoines de la basilique des Croisés, qui correspond aujourd’hui au catholicon grec orthodoxe au centre de la basilique. Ce vaste espace au sol de marbre entouré d’un mur est la plupart du temps fermé au public. Mais toujours astiqué et nettoyé !

Le catholicon est surmonté d’une coupole à tambour, recouverte d’une récente mosaïque de style byzantin représentant le Christ pantocrator entouré par les évêques et les patriarches de Jérusalem, ses pendentifs représentant les évangélistes.

Le catholicon abrite l’autel principal de l’église. La liturgie y est assurée en majeure partie par des moines Grecs-Orthodoxes et présidée par le Patriarche Grec-Orthodoxe de Jérusalem. Sous le sol de l’église, des fouilles des années 60 ont permis de révéler, à hauteur de l’abside croisée, l’abside de l’église des Martyrion construite par les architectes de Constantin. Le centre de l’église est marqué d’une pierre ronde, qui représente l’Omphalos Mundi, le nombril du monde pour les Chrétiens.

Retour à l’extérieur du chœur pour déambuler autour des multiples chapelles de l’église. Il y en a une flopée ! Grecque, arménienne, latine, il y en a pour toutes les communautés !

L’église du Saint-Sépulcre est un vrai labyrinthe. Difficile en effet de s’orienter quand on vient là pour la première fois. La faute sans doute à cette église qui est totalement enclavée avec le reste du quartier chrétien de la ville. Après la visite des chapelles du déambulatoire, je prends un petit escalier pour descendre au sous-sol de l’église. C’est ici que se trouve l’espace arménien. À la limite plus important que le reste de l’église, mais ce n’est qu’une simple illusion. Cette impression tient du fait que cette structure n’est pas imbriquée avec les autres espaces de l’église. En descendant l’escalier, il ne faut surtout pas manquer de jeter un coup d’œil étonné sur ces minuscules croix gravées dans le mur, dont une grande partie date des Croisés.

Au bas de l’escalier, voici la chapelle Sainte Hélène et qui appartient à l’Église apostolique arménienne et date du XIIe siècle. La chapelle comporte deux absides, l’une dédiée à sainte Hélène, l’autre au Bon larron.

Son sol est recouvert de mosaïques. Une chaire au sud-ouest est, selon la tradition, celle de sainte Hélène, lorsqu’elle vint en pèlerinage à Jérusalem pour le recouvrement de la Croix. Le chroniqueur Guillaume de Tyr (1130-1186) décrit la restauration de la basilique qui est intervenue au milieu du XIIe siècle. Les croisés ont procédé à des fouilles à l’orient de la basilique pour retrouver les traces du Golgotha, et ont découvert les vestiges de l’espace clos qui entourait le temple d’Hadrien. C’est ainsi qu’ils ont décidé de vouer ce lieu à sainte Hélène et d’en faire une chapelle.

D’autres fouilles en 1972-1973 ont mis au jour deux murs bas du temple d’Hadrien, la représentation d’un bateau romain du IIe siècle, et un mur plus élevé du IVe siècle qui soutenait la basilique constantinienne.

Retour à l’entrée de l’église. Impossible pour moi de détacher mon regard des scènes d’adoration qui se déroulent sous mes yeux. Des chrétiens du monde entier viennent ici se prosterner devant la pierre de l’Onction.

Un foulard, un châle, un vêtement… Il s’agit pour chacun d’essuyer la pierre et de se coucher sur la pierre, de poser ses mains, son front, d’essayer de ressentir à travers la pierre une part de Dieu et de Jésus.

Au cours de mes voyages à travers le monde, j’ai vu tellement de scènes d’adoration de dieux divers et variés que j’avais presque fini par oublier que la religion chrétienne revêt elle aussi un très fort caractère de vénération des symboles religieux : pierre, reliques, croix, cheveux, poils, suaire… Tout prend des proportions gigantesques. Je ne sais ce que penserait vraiment Jésus devant de telles scènes d’adoration…

Allez zou, il est grand temps de continuer ma visite de Jérusalem. L’attente de quatre heures pour pénétrer dans le tombeau du Christ a fini par me dissuader de quitter la file d’attente. J’essaierai de revenir demain soir, quand il y aura moins de monde sous les voûtes du Saint-Sépulcre. Merci à encore à ce couple de Libanais qui m’ont permis de garder une photo-souvenir de cette visite ô combien symbolique.

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