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Comment faire une balade bucolique le long des canaux d’Amsterdam

Le long des canaux, une plongée dans l'histoire d'Amsterdam

Mercredi 12 janvier 2011. Mon tour d’Europe se poursuit. Après Florence, me voici en route pour Amsterdam, aux Pays-Bas. Et cette fois-ci, pas d’avion. J’ai pris le train depuis la gare du Nord, grâce à un tarif promotionnel à bord du Thalys. La vie est belle.

Le moral est bien meilleur qu’à Florence. Je pars serein. Pour fêter ça, la pluie m’attend à mon arrivée à Amsterdam ! Je suis maudit ! Heureusement, cette fois-ci, j’ai prévu le parapluie ! Pas question de tomber malade comme à mon retour de Florence !

Un petit détour par l’Office de tourisme, face à la gare, et me voici en possession d’un superbe plan de la ville ! Deux euros quand même… Du coup, je trouve le moyen de me perdre dans la vieille ville et je marche un bon quart d’heure le long des canaux. La vue est magnifique. Je découvre mes premières maisons à pignon. Bateaux et péniches se succèdent le long des quais. Des lumières jaunes trouent les façades rincées par la pluie. Les quelques arbres décharnés se dressent dans la grisaille. Au sommet d’un pont, l’étendue des canaux apparaît dans toute sa splendeur. Amsterdam patauge bien dans l’eau, ce n’est pas une légende !

Dommage que le soleil ne soit pas au rendez-vous. Qu’importe, je retrouve mon hôtel par le plus grand des hasards : le Rembrandt Classic Hôtel. Ouf ! La chambre est confortable et le personnel est adorable.

Un petit coup d’oeil sur l’histoire. Malgré son million d’habitants, Amsterdam n’appartient pas au cercle des villes millénaires. Sa première apparition date du XIIIe siècle. C’est alors un paisible petit village de pécheurs appartenant à l’évêché d’Ultrecht. Exemptée du péage sur le pont-barrage de l’Amstel, la ville va connaître un essor fulgurant. Le bourg d’Amsterdam obtient le statut de ville en 1300 et devient une importante place commerciale au XIVe siècle, grâce à son port qui se développa sur le Damrak, en aval du barrage originel. Le commerce reste toutefois dominé dans un premier temps par le port d’Anvers, notamment avec l’Inde, confinant Amsterdam à commercer principalement avec les villes de la Ligue Hanséatique. Avant 1385, l’Amstel séparait la ville d’Amsterdam en deux parties de taille à peu près égale: la « Vieille ville » et la « Nouvelle ville ». Des canaux furent creusés de chaque côté, derrière lesquels fut ajoutée une palissade.

Au XVIe siècle, la population se soulève contre le successeur de Charles Quint, le roi Philippe II d’Espagne. En effet, Philippe II fait preuve d’une intransigeance en matière religieuse et politique qui génère de fortes crispations. Le pouvoir décide de faire intervenir l’Inquisition pour tenter d’enrayer la diffusion rapide du calvinisme, provoquant ainsi d’importantes persécutions religieuses. La révolte dégénère en guerre rangée, à laquelle Amsterdam se rallie à partir de 1578, et qui conduit à l’indépendance des sept provinces septentrionales des Pays-Bas espagnols, sous le nom de Provinces-Unies. Dans le contexte des guerres de religion qui ravagent l’Europe, nombreux sont ceux qui y cherchent un refuge pour vivre leur foi sans risquer de condamnation. Cette situation provoque l’immigration de familles juives depuis la péninsule Ibérique, de marchands protestants venus de Flandre ou encore de huguenots français. En 1685, le revenu par habitant à Amsterdam est quatre fois supérieur à celui de Paris.

Le XVIIe siècle est considéré comme l’âge d’or d’Amsterdam car elle devient à cette époque la ville la plus riche du monde. Elle forme la base d’un réseau mondial de commerce maritime avec les pays de la mer Baltique, avec l’Afrique, l’Amérique du Nord, le Brésil ou encore les Indes orientales. Cette période faste se traduit par un accroissement important de la population dans la première moitié du XVIIe siècle, et est accompagnée par une expansion significative de la ville. Le nombre d’habitants passe ainsi de 50.000 à 210.000 au cours du XVIIe siècle, en dépit de plusieurs épidémies de peste (1623–1625, 1635–1636, 1655 et surtout 1664). Au cours du XVIIe siècle, la ville planifie son expansion en deux étapes, et entre 1612 et 1663, la « Ceinture de canaux » fait son apparition. Les marchands et bourgeois les plus fortunés s’installent alors sur les bords des canaux. Des immigrés affluent dans la ville. Amsterdam rayonne à travers toute l’Europe tant au niveau artistique avec Rembrandt et Vermeer, que financier avec la création de la première bourse de valeurs, ou encore du génie civil avec la construction des célèbres canaux de la ville.

Le XVIIIe et le XIXe siècle voient le déclin de la prospérité de la ville. Les guerres contre la France et l’Angleterre l’affaiblissent et anéantissent le commerce avec la Grande-Bretagne. Pendant les guerres napoléoniennes, l’importance d’Amsterdam atteint son point le plus bas jusqu’à ce que les Provinces-Unies soient absorbées au sein de l’Empire français. Toutefois, l’instauration du Royaume uni des Pays-Bas en 1815 marque un tournant dans l’histoire de la ville. Mais à la fin du XIXe siècle, la révolution industrielle donna un souffle nouveau à Amsterdam avec l’afflux de nombreux travailleurs venant des campagnes néerlandaises. La révolution industrielle permet à Amsterdam de rayonner à nouveau sur l’Europe et le monde et de redynamiser son économie. Le percement du nouveau canal d’Amsterdam au Rhin qui donne à la ville une connexion directe au Rhin ou encore du canal de la Mer du Nord contribue ainsi fortement à faciliter les liaisons avec les grands ports et les grandes métropoles d’Europe. La fin du XIXe siècle est considérée comme le second âge d’or d’Amsterdam en raison des nombreuses constructions d’infrastructure et de génie civil qui sont érigées. C’est à cette époque que sont construits de nouveaux musées comme le Rijksmuseum (1885) ou le Stedelijk Museum (1895), la salle de concert du Concertgebouw (1888), ou encore la gare d’Amsterdam Centraal (1889).

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