Abou Simbel
Un temple à la gloire de Ramsès II
Comment s’y rendre ?
Le plus pratique, c’est de s’y rendre en excursion depuis Assouan, mais il vous faudra y mettre le prix.
Sans quoi, il est possible de s’y rendre en bus. Le terminus d’Assouan se trouve au nord de la ville. Y aller en taxi. Le départ à 8 heures depuis la plateforme 1 et le prix est de 80 livres égyptiennes. Le trajet dure 4 heures. Le bus vous laissera au centre du village, à 2 km du site. Retour à 13 heures. Il faut être 30 minutes à l’avance. Mais le mieux encore est de séjourner sur place pour également profiter du lac Nasser.
Prix d’entrée :
Entrée (prix de 2023) : 260 livres égyptiennes.
Utilisation d’un trépied à l’extérieur : 20 LE.
Prise de photos avec une caméra à l’intérieur des temples : 300 LE.
Accroché à la paroi, le temple grandiose d'Abou Simbel
Le site doit sa popularité à l’extraordinaire campagne menée par l’Unesco pour le sauver des eaux. Pour éviter de sombrer sous les eaux du lac Nasser après la construction du haut barrage d’Assouan, il a fallu surélever le temple d’environ 60 mètres de hauteur.
Les deux temples furent d’abord découpés en bloc de 15 tonnes. On déblaya ensuite le site et on remblaya en créant une montagne artificielle. Rien que ça. Les pierres numérotées furent remontées une par une pour reconstituer le temple.
Abou Simbel, ce sont deux temples construits par le pharaon Ramsès II (-1304 / -1213, XIXe dynastie) pour son culte ainsi que celui de dieux égyptiens et de son épouse Néfertari.
On commence donc la visite par le premier dédié à Ramsès II. Profond de 65 m, il est gardé par quatre colosses de Ramsès II, hauts de 20 m chacun.
Chose rare, le temple n’est pas destiné à une divinité, mais à la gloire du Pharaon, un peu comme l’Arc de Triomphe qui célèbre les grandes victoires napoléoniennes.
Ici, Ramsès II s’est lui-même déifié. Le colosse de gauche est le mieux conservé. Il représente le visage de Ramsès jeune. Celui de droite le représente âgé. Les jambes sont massives et lourdes.
Au pied du roi-dieu, entre ses jambes, sa mère et sa femme Nefertari, les membres préférés de sa famille. Quelques-uns de ses enfants également. Au sommet de la façade se dressent 22 babouins qui représentent les régions de l’Egypte antique. Les singes aidaient alors le soleil à se lever.
A l’intérieur du temple, photos interdites. Grrrrrrr… Tant pis, il faudra piocher sur les images du net pour illustrer ce chapitre. En passant par l’entrée on pénètre dans la première salle du temple. Elle salle est soutenue par deux rangées de quatre piliers de 10 mètres de hauteur et de forme carré auxquels sont accolées des statues du dieu Osiris momifié sous les traits du pharaon Ramsès II.
Un p'tit morceau d'histoire
Ramsès II lance le chantier dès le début de son règne, il tient à reprendre l’œuvre du pharaon qui lui sert de modèle, Amenhotep III, qui avait fait bâtir des sanctuaires monumentaux en haute Nubie. Il souhaite ainsi renouer avec la prospérité qui régnait sous le règne de son prédécesseur, les temples doivent combler les dieux, assurer grâce au bon cycle des crues du Nil la sécurité alimentaire de ses sujets.
Sous escorte militaire
Mercredi 23 septembre 2009. La journée la plus longue de notre voyage. Et pour cause : levé à 3 heures du matin. L’heure de pointe pour partir en convoi militaire jusqu’au site d’Abou Simbel, à la frontière avec le Soudan. La merveille des merveilles.
En attendant, on se glisse dans un bus avec nos oreillers et on regarde d’un œil méfiant le bidasse qui monte à l’avant. Fusil en bandoulière.
Derrière la vitre, les paysages défilent. Le désert et encore le désert. Dunes et mastabas. Je me plais à imaginer que sous le sable se cache d’autres trésors oubliés.
Coup de pompe. Il faut que je m’allonge. Du coup, je retrouve mes réflexes d’enfant et me vautre sur la banquette arrière. « Réveillez-moi quand on sera arrivé ! »
Un dernier check-point sur le bord de la route, et on file droit vers le sud de l’Egypte.
Trois heures plus tard, je m’extirpe du sommeil. On est arrivé. La climatisation fonctionne au maximum et je comprends pourquoi. A peine la porte ouverte, c’est un four qui nous saute à la gueule ! Il fait plus de 53°C à l’ombre ! Je ne savais même pas que ça pouvait exister.
Heureusement, cette fois-ci, on a prévu le coup : deux bouteilles d’eau par personne ne seront pas de trop pour visiter le temple. Je me surprends à regarder les eaux du lac Nasser qui bordent le rivage. Suis-je toujours dans un de mes rêves d’enfant ?
Statues, bas-reliefs et bataille de Qadesh
Au fond du naos, les quatre statues représentent de gauche à droite Ptah, Rê-Horakhty, Ramsès II et Amon-Rê.
Le temple est disposé de façon à ce que deux fois par an, la salle où trônent les représentations divines reçoive les rayons solaires régénérateurs. Les statues de Rê-Horakhty, Ramsès II et Amon-Rê sont alors éclairées par le soleil sauf celle de Ptah qui reste dans l’ombre, la divinité devant rester en permanence dans l’obscurité.
Sur la grande paroi latérale de droite, on tombe nez-à-nez avec la fameuse bataille de Qadesh (qui ne fut gagnée par personne, la paix fut conclue avec le mariage de Ramsès avec Nefertari.).
Sur la scène centrale, le roi préside un conseil d’état-major. A ses pieds, deux Hittites se font torturer pour obtenir des renseignements. A gauche du pharaon, un camp égyptien se découpe dans la roche. Les militaires s’entraînent, les chars sont dételés, on prend soin des chevaux.
En haut, voici la bataille de Qadesh. Le roi avance avec ses troupes. La ville tenue par les Hittites est assiégée. Ramsès fait pleuvoir une nuée de flèches sur ses ennemis terrassés. Les cadavres s’accumulent.
Au-dessus de la tête du pharaon, deux cavaleries s’affrontent. Enfin, le roi assiste sur son char à l’arrivée des prisonniers, les bras en l’air.
Sur le mur de droite, Ramsès tire les prisonniers à l’aide de cordes. Sur la grande paroi latérale de gauche, sous la scène des offrandes, le roi attaque la forterresse syrienne. Sur trois chars, ses trois fils.
Le dieu de la Guerre aide Ramsès. Sur la scène centrale, le pharaon tue lui-même un roi Lybien. Sur la droite, Ramsès, sur son char, pousse sauvagement des prisonniers devant lui.