Djeser

Pyramide et complexe funéraire

Horaires de la visite

Tous les jours : de 9 heures à 17 heures.

La nécropole de Saqqarah et la Pyramide de Djéser se trouve à une heure de route au sud du Caire. Optez pour la location de voiture ou bien engager un taxi pour la journée.

Prix d’entrée :

Adultes : 60 EGP. 
Enfants et étudiants : 30 EGP.

Table des matières

La pyramide de Djeser et son complexe funéraire

Vendredi 18 septembre 2009. Après cette belle journée passée au Caire pour visiter la capitale égyptienne, nous mettons le cap au sud. Pas très loin non plus. Tout juste à la sortie du grand delta du Nil, à quelques kilomètres de Memphis, l’ancienne capitale des pharaons des premières grandes dynasties. Et notre première grande visite de l’Egypte ancienne débute par le complexe funéraire de Djéser, à Saqqarah. 

Dix heures à peine et le thermomètre atteint déjà les 40°C… Qui a dit qu’il faisait moins chaud en septembre ?

Allez, on oublie les températures caniculaires et on se lance à l’assaut de la pyramide, ou plutôt on en fait le tour car nous ne pouvons pas pénétrer à l’intérieur. 

Un p'tit morceau d'histoire

Un peu d’histoire (merci à notre guide, Alfred !). Le complexe funéraire de Djéser est, dans l’histoire de l’architecture égyptienne, le second ouvrage édifié en pierre de taille. Il marque une évolution importante de l’architecture monumentale. 

En effet, le tombeau du pharaon prend, pour la première fois et après de multiples modifications, la forme d’une pyramide. Cette innovation marque la naissance d’un nouveau type de sépulture. 

Les éléments cultuels ainsi que l’enceinte à redans représentent l’aboutissement d’une architecture évoluant depuis la IIe dynastie.

Deux noms sont à rattacher à cet édifice : celui de l’architecte Imhotep, qui conçut cet ouvrage, et celui de l’égyptologue Jean-Philippe Lauer, qui consacra toute sa vie à étudier les vestiges de ce chef-d’œuvre de l’Ancien Empire égyptien.

Pour les curieux, ne manquez pas non plus de jeter un coup d’œil sur la pyramide à moitié effondrée qui se trouve à deux pas de celle de Djéser. Il s’agit de la pyramide de Pépi II.  La pyramide avait une base carrée de 78,75 m de côté, convergeant vers le sommet à ~ 53° et mesurait autrefois 52,5 m de haut. Elle représente donc le dernier grand bâtiment de l’Ancien Empire

La pyramide de Djéser, le chef-d'oeuvre d'Imothep

Outre l’enceinte et les bâtiments annexes, le complexe dut initialement comporter une sépulture sous la forme d’un mastaba classique. L’architecte fit preuve d’innovation en composant intégralement l’édifice en pierre calcaire. C’est le premier monument entièrement édifié en pierre de taille. 

Imothep décida ensuite d’étendre la base du monument sur les quatre côtés, le rajout étant légèrement plus bas que le toit du premier mastaba. Le mastaba fut ensuite agrandi une deuxième fois mais cette fois-ci seulement sur son côté est. Onze puits furent alors creusés au niveau de cette portion supplémentaire. Leur profondeur atteint les trente-trois mètres. Ils donnent chacun sur une galerie creusée à l’horizontale et s’étendant sur une vingtaine de mètres. 

Deux sarcophages d’albâtre

Les cinq premières galeries furent destinées à ensevelir des membres de la famille royale. Elles furent pillées dès l’Antiquité mais il reste encore deux sarcophages d’albâtre de belle facture. De nombreux fragments de cercueil, de vaisselles et de bijoux ont été retrouvés mais la plus importante découverte fut effectuée dans les six autres galeries encore inviolées. Des dizaines de tonnes de vaisselles et de poteries datant des deux premières dynasties remplissaient complètement les galeries.

À la suite de l’achèvement du mastaba, l’architecte imagina une sépulture aux dimensions plus ambitieuses et à la symbolique issue à la fois du culte solaire et de la conception de l’au-delà des anciens égyptiens. Un escalier permettant au pharaon d’accéder au monde divin était désormais figuré par une pyramide à quatre gradins, de forme oblongue, enveloppant totalement le mastaba initial. Elle fut agrandie deux fois atteignant les dimensions colossales pour l’époque de 62 mètres de hauteur et 121 mètres sur 109 mètres pour la base.

Un caveau en granite rose et des chambres bleues

Les onze puits ont été creusés durant la dernière extension du mastaba. Quant au puits central et son réseau annexe, une descenderie creusée dans la roche en permettait l’accès depuis les abords de la face nord de la pyramide.

Le caveau fut entièrement construit en granit rose originellement clos par un bouchon de 3,5 tonnes. Le caveau fut trouvé vide, la pyramide ayant été violée dès la haute Antiquité. 

L’égyptologue allemand, Lepsius, au XIXe siècle, découvrit dans les galeries situées à l’est du caveau, deux chambres dites bleues car leurs parois étaient recouvertes de plaquettes en faïence bleue, disposées de manière à imiter les roseaux. On put y voir aussi trois bas-reliefs de calcaire représentent le roi officiant dans des cérémonies religieuses.

Deux autres chambres similaires furent découvertes plus tard. Il est probable que l’ensemble des galeries fut destiné à accueillir de telles décorations et que l’œuvre resta inachevée. Les galeries firent office de sépultures pour des membres de la famille royale.

Les six autres galeries furent seulement découvertes au début du XXe siècle et avaient échappé aux pilleurs. Elles contenaient des dizaines de milliers de poteries et de vases en pierre taillée dont une grande partie est maintenant restaurée.

Le complexe funéraire de Djéser, un exemple de restauration réussie

Après la visite de la pyramide (on en fait rapidement le tour) et une série de photos-souvenirs, retour en arrière pour admirer le complexe funéraire mis au jour par l’égyptologue Jean-Philippe Lauer.

L’ensemble du complexe de Djéser est ceint d’un fossé large de 40 mètres et long, du nord au sud, de plus de 750 mètres. L’enceinte couvrait une aire de 240 mètres sur 400 mètres. 

L’enceinte à redans, d’une hauteur originelle de 10,50 mètres, s’étendait du nord au sud sur 544 mètres et de l’est à l’ouest sur 277 mètres, couvrant ainsi une surface totale de quinze hectares. Celle-ci ne comportait pas moins de 211 bastions régulièrement répartis sur tout son périmètre. 

Le mur d’enceinte supportait également un chemin de ronde sur tout son périmètre. Cette disposition et l’ornementation par panneaux des faces extérieures du mur rappellent de très près les tombeaux de la période thinite. L’architecte Imhotep a fait figer dans la pierre les façades faites de briques et de bois qu’arboraient les palais royaux de son époque.

Une entrée et quatorze fausses portes

La muraille comportait une seule entrée et quatorze fausses portes. Leur signification est mystérieuse. Le nombre quatorze semble posséder une signification particulière en Égypte ancienne. 

Selon le mythe d’Osiris, ce dieu fut découpé par Seth en quatorze morceaux et ces restes furent ensevelis dans quatorze lieux différents du pays. Ces éléments sont suffisants pour imaginer que le nombre de fausses portes choisi ne fut pas fortuit. 

L’entrée principale, un passage étroit d’un mètre, donnait accès à un long corridor. Les murs latéraux de celui-ci étaient ornés de vingt fausses colonnes, hautes de 6,60 mètres. 

Le hall d’entrée débouche sur la grande cour sud. Elle est entourée de murs avec imitations de redans et ses dimensions sont de 174,75 mètres sur 107,60 mètres. On y trouve les vestiges d’un autel de 7,40 mètres sur 7 mètres accolé à la face sud de la pyramide à degrés.