Israël et Palestine
De Jérusalem à la mer Rouge
Table des matières
Comment se déplacer, quel budget, quels vols, quel itinéraire, quels pièges à éviter, visas, sécurité, bons plans, on vous dit tout ici.
Voyager en Israël n’est jamais anodin. Berceau des trois grandes religions monothéistes, territoire de conquêtes mille fois fantasmé, terre d’espérance pour les uns, de désillusions pour les autres, d’oppression, terre promise, conquise, perdue, retrouvée… Jérusalem ne laisse pas indifférent. Respirez un grand coup, préparez-vous à passer l’étape de l’immigration et plongez-vous dans 3.000 ans d’histoire !
Depuis la porte de Jaffa, accédez directement à la Citadelle de David. Au passage, il vous faudra passer sous les murs de la citadelle construite par Soliman le Magnifique. Le rempart sud relie la porte de Jaffa à la porte des Détritus. Le rempart nord, la porte de Jaffa à la porte des Lions. Pour avoir une idée de l’étendue de la vieille ville, la meilleure solution est d’accéder à ces remparts et de marcher sur son chemin de rondes. Au passage, admirez la forteresse élevée au XIIe siècle par les Croisés édifiée à l’endroit même des trois tours d’Hérode.
Visiter la citadelle et la tour de David, c’est se plonger au cœur de l’histoire antique de Jérusalem. Des vestiges du premier temple détruit par les Assyriens, en passant par les murs élevés au temps des Croisés, également lieu de la captivité de Jean-Baptiste, la Citadelle a peut-être aussi été le lieu d’une partie de la passion de Jésus. On le comprend, ce site est chargé d’histoire. Après la destruction de Jérusalem par les Romains en 70, le site a servi aux Romains comme caserne militaire, puis a été reconstruit par les Arabes à partir du VIIe siècle, a vu passer les croisées au Moyen-Âge, les Mameluks au XIIIe siècle et les Ottomans au XVIe.
Si vous souhaitez vous plonger dans l’histoire de Jérusalem et ainsi comprendre pourquoi cette ville unique au monde est au centre de tous les intérêts, alors il vous faudra franchir les portes du musée de la citadelle de David. Un lieu incontournable pour vous plonger dans les grandes heures historiques de la ville, du peuple de Canaan à la domination romaine, en passant par la conquête perse et arabe, la domination assyrienne et babylonienne, le royaume croisé et l’emprise de l’empire byzantin. Sans oublier la conquête arabe et ottomane, le protectorat britannique et aujourd’hui, le retour du royaume de Judée dans l’État d’Israël.
Pousser les portes du Saint-Sépulcre pour se rendre sur le tombeau du Christ est le rêve de plusieurs milliards de Chrétiens dans le monde. Une expérience unique en tout cas qui passe d’abord par la pierre de l’Onction, à l’entrée de la basilique, puis par le chemin de croix qui s’effectue à genoux pour toucher la pierre du Golgotha. Il vous faudra ensuite accéder à la rotonde d’Anastasis où se dresse l’édicule qui renferme le tombeau du Christ. Comptez au moins trois ou quatre heures d’attente avant d’aller embrasser la pierre tombale. Avant de sortir, n’oubliez pas d’admirer les nombreuses chapelles de la basilique.
Si vous souhaitez sentir le pouls de Jérusalem, alors il vous faudra déambuler à travers le quartier chrétien et la via Dolorosa. C’est ici que vous retrouverez les nombreux pèlerins qui font à pied le chemin de Croix emprunté par le Christ pour rejoindre le Saint-Sépultre où est enterré Jésus. Vous croiserez ici des hommes et des femmes qui veulent en duer le chemin fait par le Christ. C’est ici qu’à Pâques, des hommes portent la croix jusqu’à la basilique. Plus haut, vous serez étonné de trouver le quartier commerçant où toutes les religions se côtoient dans les bacs !
Déambuler dans les rues animées de Jérusalem, c’est forcément traverser l’imposant (et le plus important !) quartier arabe de la ville sainte. Ici, chaque jour, des milliers de personnes se déversent à travers les rues la vieille ville depuis la porte de Damas, la porte d’Hérode (ou « porte des fleurs »), et la porte des Lions. Des flots de femmes voilées viennent ici faire leur marché. On trouve de tout sur les étals des petits commerçants du quartier : des épices, des sucreries, des montagnes de bonbons, des fruits, des légumes, des jus de fruits et tout ce que l’on peut imaginer au milieu d’un souk.
Poursuivez votre visite par l’incontournable ascension du mont des Oliviers. Au passage, jetez un œil sur le tombeau de la Vierge Marie et sur la crypte de la Dormition. Plus haut, visitez la basilique Gethsémani et ses douze voûtes intérieures. Grimpez encore une centaine de mètres plus haut et accédez à l’ancien cimetière juif depuis lequel vous aurez une vue imprenable sur Jérusalem. Puis descendez dans la vallée du Cédron pour admirer les tombeaux d’Absalon et des Bnei Hézir. Enfin ne manquez pas la tombe de Zacharie qui domine la vallée.
Sitôt passée la porte de Détritus, il vous faudra vous arrêter au centre Davidson, le parc archéologique de Jérusalem. C’est ici que se dressait la ville à l’époque du Premier Temple. Mais de nombreux vestiges datant de plusieurs époques, allant du Xe siècle av. J.-C. (roi Salomon) au XVIe siècle (époque de la construction des remparts par Soliman le magnifique) sont encore visibles. On y trouve des vestiges et des découvertes archéologiques datant de l’époque du Premier et du Second Temple de Jérusalem : l’ancien rempart, les marches du temple, une ancienne rue, des bains d’immersion rituelle (Mikvé) et des magasins.
Visiter Jérusalem sans se rendre au pied du mur des Lamentations serait comme visiter Paris sans aller voir la tour Eiffel. Incontournable ! Le mur des Lamentations est l’endroit le plus sacré des Juifs. Il est l’endroit le plus proche du Rocher où Dieu se révéla à Abraham. Haut de 15 mètres, composé de gros blocs de pierre calcaire, il est le lieu par excellence où les Juifs viennent prier et implorer Dieu en glissant leurs doléances dans de petits morceaux de papier qu’ils intercalent dans les interstices laissés entre deux pierres. Ce mur des Lamentations est tout ce qu’il reste du second temple détruit par les Romains après l’insurrection de 70 ap. J.-C.
Jérusalem ne ressemble à aucune autre ville dans le monde. Elle est comme une capsule temporelle où se côtoient toutes les religions, toutes les cultures et où s’entrechoquent différents moments de l’histoire. Si vous souhaitez vous replonger dans le passé romain de la ville, au temps de la naissance de Jésus, alors il vous faudra vous rendre dans l’ancien Cardo romain où vous pourrez marcher dans les pas des anciens légionnaires qui occupaient la Judée sous le règne d’Hérodote. Là, les colonnes et l’ancien dallage de la rue principale de Jérusalem apparaissent.
Coincé entre la rue Cardo et le quartier arménien, le quartier juif de Jérusalem tranche avec l’agitation des quartiers musulman et chrétien de la ville sainte. Ici, l’agitation, le flot des touristes et les harangues des commerçants cèdent la place à un quartier paisible et incroyablement calme. Il n’en fut pas de même quand les rues de cette enclave juive furent occupées pendant près de deux décennies par l’armée jordanienne. Aujourd’hui reconstruit et restauré, le quartier abrite une population de citadins qui travaillent pour la plupart en dehors du centre historique.
Visiter Israël en tant que Chrétien passe obligatoirement par Bethléem pour se rendre à la basilique de la Nativité, le deuxième lieu saint des Chrétiens après le Saint Sépulcre. À l’image de Jérusalem, Bethléem est une ville-monde. Une population mixte y habite, musulmane en grande majorité, mais avec une large minorité chrétienne. Selon la tradition juive, le roi David serait lui aussi né ici, au Xe siècle avant J.-C., tandis que Rachel, l’épouse de Jacob, serait enterrée à l’entrée de la ville, sur la route de Jérusalem, après avoir donné naissance à Benjamin… Rachel est vénérée à la fois par les Juifs, les Musulmans et les Chrétiens.
Visiter le tombeau des Patriarches qui abriterait la dépouille d’Abraham est un incontournable pour tous ceux qui souhaitent séjourner en Israël. Pour cela, il vous faudra passer en Cisjordanie occupée et passer les multiples contrôles des forces israéliennes qui sont mobilisées depuis 1967 pour protéger la colonie juive de la vieille ville. Attention, en cas de fête juive ou musulmane, vous n’aurez pas accès au tombeau. Ne manquez pas de visiter la vieille ville d’Hébron où dit-on, fut couronné le roi David. Ville trois fois sainte, Hébron vous offrira surtout l’occasion de constater les tensions religieuses qui minent le pays.
Retour à Jérusalem. Pour pénétrer dans la ville depuis la Cisjordanie, on repasse par la porte des Damas qui n’a pas changé depuis Soliman le Magnifique. Là, on trouve embarqué en plein cœur du souk arabe, emporté par l’ébullition mercantile des lieux et par les odeurs des étals qui regorgent de fruits et de légumes frais, d’épices et de pâtisseries. Plus loin, sur la Via Dolorosa, arrêt obligatoire pour aller admirer l’église de la Flagellation qui fut bâtie à l’endroit même où Jésus fut moqué par les soldats romains. Une petite église à ne pas manquer qui regorge de petits trésors.
La basilique Sainte-Anne est une des églises les mieux conservées de l’époque des Croisés. Elle fut construite en 1130 sur les fondations d’une église byzantine détruite par le calife Al-Hakim en 1010. Elle est une possession française au même titre que l’église du Pater Noster sur le mont des Oliviers, le Tombeau des Rois, et l’abbaye Sainte-Marie de la Résurrection d’Abu Gosh. Passez ensuite dans les jardins où se trouve la piscine probatique, un vaste réservoir d’eau creusé au temps d’Hérode où Jésus guéri des paralytiques. Son charme inouï, ses fresques et ses vitraux séduiront tous les amateurs d’art et d’histoire.
Si vous ne souhaitez pas subir trois ou quatre longues heures d’attente au Saint-Sépulcre pour vous rendre sur le tombeau du Christ, alors il vous faudra le visiter à la tombée du jour ou aux premières heures de la matinée. Mais l’émotion restera la même. Une fois entré dans la grotte gardée par des moines orthodoxes, vous serez submergé. Pour ma part, jamais je n’oublierai ces instants où je suis resté en pleurs des minutes entières après avoir touché la pierre du tombeau. Je crois que chacun d’entre nous ici se sent bouleversé. Jamais je n’ai ressenti une telle émotion auparavant. Je suis défait, réduit à l’état de miettes.
Si vous souhaitez avoir une vision féerique de Jérusalem alors il vous faudra retourner à l’entrée de la ville et profiter des éclairages magnifiques de l’ancienne citadelle élevée par les musulmans. Éclairés de mille feux, les anciens remparts de la ville sont un spectacle à eux tout seul. Les contours de la citadelle visibles aujourd’hui remontent à l’époque des croisades, alors que les murs actuellement en place sont fortifiés sous le règne de Soliman le Magnifique. De nos jours, la citadelle de Jérusalem est devenue un musée, connu sous le nom de musée de la tour de David.
Massada. La forteresse juive légendaire, ancien fief du palais d’Hérode où pendant trois ans les révoltés juifs se réfugièrent pour échapper aux armées de Rome. La visite de cet éperon rocheux isolé, perdu dans le désert du Néguev, à quelques encablures de la Mer Morte, sera sans doute l’un des moments forts de votre voyage en Israël. Depuis les hauteurs de Massada, vous contemplerez aussi les rampes d’accès romaines et leurs camps retranchés. Enfin, n’hésitez pas à visiter les salles de l’ancien palais du roi Hérode, magnifiquement restaurées qui vous permettra de replonger, les deux pieds, dans l’Antiquité romaine.
Si vous souhaitez vivre au rythme de la population juive de Jérusalem, alors il vous faudra vous immerger au cœur du quartier de Ben Yehuda Street. Là, vous vivrez l’effervescence de la vie populaire. Vous croiserez des fanfares, des musiciens de tout poil, des chanteurs de rue autour desquels se rassemblent les passants. Plongez ensuite au cœur de la rue commerçante où les habitants de Jérusalem viennent s’approvisionner en produits frais, fruits et légumes, viandes, spécialités et autres desserts tous plus succulents les uns que les autres. Arrêtez-vous un instant à la terrasse d’un des nombreux cafés et vivez au rythme de la population.
Tout au sud du pays, la ville d’Eilat posée au bord de la Mer Rouge ravira tous les passionnés de plongée sous-marine et de vie aquatique. Si vous n’avez pas votre brevet de plongée, il vous faudra alors aller à l’observatoire sous-marin où sa tour d’observation plonge directement dans les eaux translucides de la Mer Rouge. Là, vous serez ébloui par la vaste diversité de poissons et d’espèces que vous pouvez découvrir dans les eaux chaudes de cette mer légendaire. Vous pourrez également admirer les immenses aquariums qui ont été aménagés là et qui vous permettront de découvrir, sans aucun risque, de nombreuses espèces de requins.
Après la visite de l’observatoire sous-marin d’Eilat, il ne reste plus qu'(à faire une belle balade le long de la côte pour admirer les eaux bleues de la Mer Rouge. On l’appellerait ainsi car sous l’antiquité on désignait les points cardinaux par des couleurs. Du coup, le rouge indiquait communément le sud. Et comme cette mer était la plus au sud de l’empire romain… D’autres pensent qu’on l’appelle ainsi à cause des micro-organismes présents en nombre dans ses eaux. Mais non, ce n’est pas non plus le lac Natron !
Pour traverser le désert du Néguev depuis Eilat, il vous faudra monter dans le bus 392 qui vous conduira à Mitzpe Ramon, la porte du désert. Un trajet de plus de trois heures qui vous permettra de découvrir de magnifiques paysages, des canyons, des montagnes, des anciens cours d’eau desséchés. Le trajet est une aventure en soi. D’autant que pour ce voyage, il est fort probable que vous soyez accompagné par les nombreux appelés qui effectuent leur service militaire dans les différentes bases qui jalonnent le désert du Néguev.