Saint-Sauveur in Chora

Les plus belles fresques byzantines du monde

Comment s’y rendre ?

Le mieux, c’est de s’y rendre en allant jusqu’aux rempart par la ligne 1 du tramway, puis de marcher jusqu’à l’église en suivant votre GPS.

Attention si vous prenez le taxi, sachez que la plupart des taxis ne connaissent que leur propre quartier. Du coup, ils risquent de vous planter en pleine nature…

Prix d’entrée :

Pour les horaires, il est préférable de se les procurer sur le site internet.

Attention, l’église a été transformée en mosquée depuis 2019 et elle n’est pas ouverte au public le vendredi matin. 

Coût du billet :  65 TL (1,80 ).

Le chef-d'œuvre de l'art byzantin

Sain-Sauveur in Chora. Quelle claque monumentale ! Toutes ces péripéties sont oubliées dès lors que je pénètre dans l’église. Quel spectacle. L’église regorge de fresques datant de l’époque byzantine. Badigeonnées de chaux à la conquête arabe, elles ont ainsi traversé le temps pour nous parvenir aujourd’hui dans leur presque intégralité. Inouï. La vie de Jésus et de la Sainte Vierge se décline sous de multiples tableaux sur fond or. L’expression des visages est insensée. Les apôtres entourent le Christ. Un empereur offre une église au Seigneur. Les grandes étapes de la vie du Christ se déroule d’un pan à l’autre du Narthex. Les mosaïques succèdent aux mosaïques. Le voyage à Jérusalem éblouit par sa beauté et son souci du détail.

Les murs et les plafonds du parecclésion sont principalement recouverts de fresques. Au fond du parecclésion se trouve notamment le chef-d’œuvre de l’église : une fresque représentant la Résurrection ou Anastasis. Dans la coupole figure une grande composition du jugement dernier et dans la nef un cycle de représentations de l’Ancien testament qui préfigurent l’incarnation (l’échelle de Jacob, le buisson ardent, le transport de l’arche de l’alliance).

Les mosaïques et les fresques présentées au musée sont en quantité et en qualité les œuvres picturales parmi les plus importantes de celles léguées par les artistes byzantins. Elles ont été réalisées à peu près au temps de Giotto. On peut noter des similitudes avec le réalisme et la vitalité qui sont la marque de la pré-Renaissance, mais à l’examen des détails de l’exécution, les différences se révèlent importantes et les peintures italiennes de cette époque ne partagent pas le trait traditionnellement très stylisé de l’art byzantin. Les mouvements gracieux des personnages donnent à leurs représentations une légèreté et une élégance incomparables, par ailleurs soulignées par une coloration fraîche. De plus, la vaste gamme de thèmes bibliques donne une idée de la force créatrice des maîtres byzantins, malgré l’ordre iconographique imposé. Le thème principal de ces mosaïques riches de détails est l’incarnation de Dieu en Homme et le salut apporté aux Hommes. La résurrection du Christ, motif central des fresques de la chapelle funéraire, vient compléter cette notion de salut.

Un p'tit morceau d'histoire

L »église, construite au Ve siècle, était située en dehors du mur de Constantin construit au IVe siècle. Cette locutionen tē Chōra, qui signifie « dans les champs », devint par la suite le diminutif du nom de l’église. Quand le mur théodosien fut érigé en 413-414, l’église se retrouva à l’intérieur du système défensif de la ville, mais garda le nom de Chora.

Attention aux cireurs de chaussures !

Samedi 24 novembre 2012. Odyssée. Passés les remparts de Constantinople, la pluie redouble de plus belle. Longer les remparts et obliquer vers l’église Saint-Sauveur in Chora comme je l’avais imaginer n’est plus possible. Trouver un taxi. De retour sur les boulevards, je tends le bras. Carte en main, je montre au chauffeur l’endroit où se situe l’église. L’arnaque ! Le type me dépose près du Bosphore, à deux bons kilomètres de ma destination. Saint-Sauveur in Chora ? Il n’en a probablement jamais entendu parler !

La tuile. Impossible de savoir dans quelle direction aller. Un petit homme m’interpelle, genre haltérophile turc au crâne chauve ! Sain-Sauveur in Chora ? « Pas de soucis, il faut remonter par là ! » Ni une ni deux, le type me chope la main, la serre fort et attrape son nécessaire à cirer les chaussures. Deux coups de brosse à dents sur la pointe de mes pompes et le type me réclame cent livres pour m’avoir ciré les chaussures de randonnée ! Je lui dis d’arrêter, mais le type ne me lâche pas la main et réclame son dû : 50 livres par pompe ! Dieu merci, je n’ai que soixante en poche, mais je finis par céder. Bonjour le pigeon ! Me voici donc sans le sou en poche, incapable de prendre un taxi pour retrouver cette fichue église !

Au diable l’aventure ! Je décide de tenter ma chance en m’enfonçant dans la ville. Urgence numéro un : trouver une banque. Un type à l’accent allemand continue de m’embrouiller. Retour à la case départ et sur la rive du Bosphore. Je remonte un instant l’avenue, puis tente encore ma chance dans la ville. Cette fois-ci, c’est la bonne. Plan en main, je remonte lentement au milieu du quartier déshérité. Un gamin s’avance vers moi et vient à mon aide. Saint-Sauveur est tout droit ! Encore trente bonne minutes de marche et j’aperçois enfin une église au-dessus d’un parc pour enfant ! Alleluia ! Enfin sauvé !

Direction la banque. Cent livres en poche. Je respire. Petit coup d’œil vers les remparts tout proche. Toujours inaccessibles. Je file vers l’église.