Pourquoi visiter Bulla Regia ?
Bulla Regia est célèbre pour ses maisons romaines souterraines, conçues pour protéger les habitants de la chaleur estivale. Ces maisons, souvent bien préservées, comportent des mosaïques, des colonnes et des cours intérieures.
Fondée par les Numides, Bulla Regia a été successivement occupée par les Romains, les Byzantins et les Vandales. Chaque époque a laissé des traces visibles sur le site.
Les mosaïques de Bulla Regia sont parmi les plus belles de Tunisie. Elles représentent des scènes mythologiques, des animaux et des motifs géométriques.
Comparé à d’autres sites archéologiques tunisiens comme Carthage ou Dougga, Bulla Regia est moins fréquenté.
Comment visiter Bulla Regia ?
Bulla Regia se trouve à environ 7 km de la ville de Jendouba, dans le nord-ouest de la Tunisie.
Le site est accessible par la route. Depuis Tunis, comptez environ 2 heures de route (170 km). Des bus relient Tunis à Jendouba, d’où vous pouvez prendre un taxi pour Bulla Regia. Des agences de voyage proposent des excursions d’une journée depuis Tunis ou Tabarka.
Le site est ouvert tous les jours, généralement de 8h30 à 17h30 (horaires variables selon la saison). L’entrée coûte environ 10 TND (3 €), avec un supplément pour l’accès au musée.
Visitez Bulla Regia au printemps (mars à mai) ou en automne (septembre à novembre) pour éviter les fortes chaleurs.
La belle histoire du site antique de Bulla Regia en Tunisie
Vendredi 6 mai. Direction le nord-ouest de la Tunisie, près de la frontière algérienne, pour mettre le cap sur Bulla Regia. Ici, une ville entière y a été découverte, avec un théâtre, un temple, des thermes, etc. Et 90 % du site reste à fouiller !
Détruite par un tremblement de terre, la cité aurait pu tout à fait disparaître si une grande partie de son habitat n’avait pas été enterrée ! Car si les premiers étages des habitations ont été pour la plupart détruit, ses villas construites en partie en sous-sol sont parfaitement conservées. Et pour cause, les riches patriciens, pour se protéger des fortes chaleurs de l’été, s’étaient fait aménager de luxueuses demeures souterraines. Toutes les maisons datent du IIe et IIIe siècle, période de prospérité de la cité romaine. Bulla Regia est la seule de toutes les cités romaines où furent bâties ces villas enterrées.


Un peu d'histoire
Un peu d’histoire d’abord. Au IIIe siècle av. J.-C., la ville est sous l’influence de Carthage. La cité fait ensuite vraisemblablement partie du territoire investi par les troupes romaines en 203 av. J.-C., à l’issue de la Deuxième Guerre punique.
Elle devient en 156 av. J.-C. la capitale du royaume numide de Massinissa qui reste un royaume client de Rome mais récupère les « terres de ses ancêtres » . La ville reçoit dès lors son épithète de « royal » (Regia).
C’est sans doute à Bulla Regia que Pompée met à mort le fils de Massinissa, Hiarbas, en 81 av. J.-C. Après la bataille de Thapsus, les Romains reprennent le contrôle direct de la ville en 46 av. J.-C., à l’occasion de l’organisation de la province d’Afrique par Jules César qui récompense la conduite (sans doute neutre) de Bulla Regia dans les guerres civiles qui font rage à Rome.
Il lui accorde alors le statut de ville libre. À ce titre, la cité conserve son territoire et son organisation politique traditionnelle. Au sein de la province d’Afrique proconsulaire, la langue latine se répand peu à peu, et les institutions politiques locales se calquent peu à peu sur celles d’Italie.
Sous le règne de l’empereur Hadrien, elle devient une colonie honoraire donnant à ses habitants la pleine citoyenneté romaine. La ville exerce alors un rayonnement certain sur sa région. Dans la période d’émergence du christianisme, la cité se dote dès 256 d’un évêque, marque de la richesse de ses habitants et de son terroir. Augustin d’Hippone considère la cité comme totalement christianisée dès 399.
Par la suite, la persécution des Vandales entraîne à Bulla Regia le massacre de catholiques dans la basilique. La cité décline lentement sous la domination de l’Empire byzantin. Finalement, un tremblement de terre détruit Bulla Regia en faisant s’effondrer les étages supérieurs sur les étages souterrains.
À gauche, en entrant sur le site, on tombe nez à nez avec les grandes citernes qui alimentaient la ville en eau potable. L’alignement des cuves est impressionnant et le site semble encore en très bon état.




Immédiatement en vis-à-vis, on trouve les thermes du sud. La bâtisse a été peu étudiée mais l’examen des voûtes effondrées du frigidarium, ainsi que des fouilles anciennes, laisse à penser à un vaste ensemble supérieur à 3 000 m² organisé de façon symétrique.
Mais le site le plus intéressant reste les thermes de Julia Memmia qui datent du début du IIIe siècle. Ils sont de loin le monument le plus imposant des ruines de Bulla Regia. On prend un gros quart d’heure pour les visiter dans leur ensemble.
L’état de conservation du site est vraiment exceptionnel. Il témoigne de l’importance de ce lieu dans l’antiquité… Une pierre de grosse taille posée au pied d’un escalier donne le nom des thermes.
Le frigidarium, au centre, la plus vaste salle, offre des bassins dans un très bel état de conservation. Des plaques de marbre recouvraient alors le sol. Une inscription révèle le coût important de la construction, de grands travaux étant menés dans le dernier tiers du IVe siècle, la désaffection ne se produisant sans doute pas avant 450 voire durant l’époque byzantine.
D’une surface initiale de 2.800 m², la bâtisse voit à la fin du IVe siècle son emprise atteindre environ 3 300 m², les pièces s’organisant autour du frigidarium dont subsiste la paroi nord sur une hauteur de 15 mètres. Une organisation du cheminement interne des usagers des bains a pu être mise en évidence. L’édifice thermal s’insère également dans le tissu urbain par l’existence d’un espace de transition entre rue et thermes.



















