Maroc
De Essaouira à Ouarzazate
Table des matières
Comment se déplacer, quel budget, quels vols, quel itinéraire, quels pièges à éviter, visas, sécurité, bons plans, on vous dit tout ici.
Premiers pas à Marrakech pour un premier voyage au Maroc. Marrakech. Ville mythique du sud Maroc. Ville mille fois murmurée dans la bouche des voyageurs. Marrakech, porte du Haut Atlas. Tout rappelle dans cette ville sa proximité avec le désert voisin. D’ailleurs, ce serait un de ces hommes bleus, tout droit sorti du Sahara, qui aurait planté ici pour la première fois sa tente, au XIe siècle. Il devint le premier sultan de la dynastie des Almoravides. Une fois les valises posées à votre hôtel, allez tout droit découvrir la place Jemaa-el-Fna. C’est ici que bat le cœur de la ville, le territoire des dresseurs de singes et des charmeurs de serpents.
Pour cette première journée à Marrakech, prenez tout votre temps et perdez-vous dans le dédale des rues du souk El Kessabine. Admirez ces montagnes d’épices et de bocaux multicolores qui renferment autant de petits trésors culinaires. À quelques mètres de là, passez la porte de Chez Brahim et grimpez les quelques marches qui vous permettront d’accéder à la terrasse du restaurant et d’admirer les toits et les façades roses de la vieille ville. Une des plus belles vues de Marrakech.
Visiter Marrakech sans aller admirer le minaret de la Koutoubia, ce serait comme visiter Paris sans voir la tour Eiffel. Tout à fait impossible. Du haut de ce minaret, plus de 950 ans vous contemplent ! Par la simplicité de ses formes, son harmonie, la Koutoubia est considérée comme le plus beau monument islamique de tout le Maghreb. Une rampe aménagée à l’intérieur permettait autrefois d’accéder à six salles superposées avant d’atteindre la terrasse. À ne pas manquer à ses pieds, les ruines de la première mosquée almohade.
Pour découvrir les trésors de la médersa Ben Youssef, le joyau de Marrakech, il vous faudra traverser le labyrinthe de la médina. Une fois arrivé, plongez dans le cœur de l’histoire de cette ville pas comme les autres. Poussez les portes de la médersa et laissez-vous éblouir par la beauté des lieux, de cette cour centrale et de son bassin, entourée de colonnes courtes, de soubassements carrelés en mosaïque de zelliges, de linteaux de cèdres et de stucs ouvragés. Imaginez la riche vie culturelle de cette médersa qui possédait une des plus riches bibliothèques d’Afrique du Nord.
Après la medersa Ben Youssef, il est grand temps d’aller se perdre dans le labyrinthe de la medina de Marrakech. Le meilleur moyen de visiter la vieille ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Faites juste attention à ne pas confier votre destin aux garçons des rues qui prendront un malin plaisir à vous perdre et vous réclamer quelques euros pour retrouver votre chemin ! En chemin, n’oubliez pas d’aller admirer la Koubba Almoravide, utilisée comme mausolée pour les souverains almohades. Sa coupole est l’un des sommets de l’art musulman.
Souk des teinturiers, des vanniers, des tourneurs sur bois, des ferronniers, des dinandiers (cuivre), des cordonniers, des fruits secs, des épices, des légumes, des grilleurs de cacahuètes, des maréchaux-ferrants, sans oublier celui des tissus ou des tapis… Voul voilà plongé au cœur de la Médina et des nombreux souks qui y ont élu domicile depuis la création de la vieille ville. Des générations de marchands se sont succédé là pour faire des affaires et vendre leur marchandise. Après la visite, faites une pause au café des épices, où depuis la terrasse vous aurez une vue fantastique sur le marché à ciel ouvert de la place Rahba-Kedima. C’est ici que se trouvait l’ancien marché aux grains et aux esclaves.
Partir dans le sud Maroc, c’est partir à l’aventure sur les routes de montagne qui dominent la chaîne de l’Atlas. Gardiennes du désert, ces montagnes dont les pics sont enneigés en hiver, appellent à la contemplation. Sur la route du sud, il vous faudra vous arrêter un moment au sommet du col de Tichka qui offre un panorama à couper le souffle. Du haut de ses 2.300 m, la vue sur toute la chaîne de l’Atlas est magnifique. C’est un patchwork de couleurs qui court tout au long de la route : : du rose au gris minéral en passant par l’ocre.
Passé le col de Tichka, la route file droit vers Aït Banhaddou. Les montagnes arides se succèdent. Et brusquement, voici une volée d’oliviers. Un village berbère émerge de la poussière. Puis le désert s’étend jusqu’à perte de vue. Des strates géologiques plissent et cassent les flancs de la montagne, témoignant de l’activité volcanique qui devait avoir lieu ici, il y a des millions d’années.
Après une petite heure de route, nous voici enfin à Aït Benhaddou. Le village se trouve à environ 30 km avant Ouarzazate. Aït Benhaddou se trouve être l’un des ksour les mieux conservés du sud marocain. Pour y accéder, il faut d’abord descendre au village voisin, sur l’autre rive de l’oued. Benhaddou.
Vous voici enfin arrivé au ksar d’Aït Benhaddou, la perle du désert marocain, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. On accède au village fortifié par la porte Imi-Niram. D’ici, la vue offre une perspective complète sur la citadelle de terre rouge : tours fortifiées, habitations, ruelles, arches. Le ksar d’Ait Benhaddou aurait été fondé vers le VIIIe siècle. Les maisons se regroupent à l’intérieur de ses murs défensifs renforcés par des tours d’angle. Pour le visiter, il vous faudra vous perdre dans ses ruelles étroites pour en découvrir tous les secrets. De minuscules escaliers s’accrochent à la colline et permettent d’accéder aux différentes terrasses du village.
Après un bon repas et la visite d’Aït Banhaddou, il est grand temps de reprendre la route du désert et de filer droit vers Ouarzazate. En chemin, il vous faudra faire une halte pour aller admirer la Kasbah de Taourirt. Celle-ci avait pour fonction principale de protéger ses habitants des agressions des seigneurs du désert. On retrouve donc les tours d’angles et autres maisons fortifiées. Dans la foulée, visitez également le ksar d’ouarzazate, qui, comme la kasbah, était une des anciennes demeures du Glaoui, régnant sur les provinces du sud et protégé par les Français.
Une fois arrivé à Ouarzazate, vous avez la possibilité de visiter les studios Atlas. A condition qu’ils ne soient pas fermés au public à cause d’un tournage. Sans quoi vous avez également la possibilité d’aller visiter le musée du cinéma. Ici, vous découvrirez quelques trésors conservés d’anciens tournage : de nombreux décors bien sûr, toute une collection de trônes, mais également des costumes et un large échantillon de caméras anciennes. Dans ces studios, de nombreux chefs-d’œuvre ont été réalisés, parmi lesquels Lawrence d’Arabie, Gladiator ou Kundun.
Après la visite de Ouarzazate, il est grand temps de retourner à Marrakech. La route permet de traverser de nouveau les montagnes du Haut Atlas et, en chemin, d’admirer les paysages de montagnes, semi-désertique, ponctué de oueds asséchés et de petits villages accrochés aux flancs des collines. Des bouquets de lauriers-roses fleurissent et jettent leurs couleurs à la face de cette terre aride. Les montagnes grimpent doucement au ciel. Le Haut Atlas s’impose doucement dans le paysage.
Après Marrakech, cap sur Essaouira. Pour cela, rien de mieux que de prendre le bus qui conduit à la côte marocaine. Le temps d’une dernière soirée sur la place Jemaa-el-Fna et je monte dans un bus, direction Essaouira. Sur la route, on croise les marchands ambulants, des charrettes tirées par des ânes, d’antiques mobylettes, des ouvriers agricoles sur des pick-up de fortune… A l’approche d’Essaouira, impossible de ne pas aller visiter les coopératives agricoles de femmes produisant de l’huile d’argan.
Une fois arrivé à Essaouira, il vous faudra aller vous perdre au milieu des nombreux souks de la ville qui reflètent l’activité commerciale millénaire de la cité, qui connut son apogée au Moyen Âge, quand la ville prit le nom de Mogador, nom que lui donnèrent les Portugais en en faisant un de leurs principaux comptoirs en Afrique du nord. Les juifs avaient alors un statut spécial, jouant un rôle d’intermédiaire entre le sultan et les puissances étrangères. Négociants du roi, ils avaient alors le monopole de la vente du blé aux chrétiens, alors interdite aux musulmans. Les Marocains venaient ici acheter les plus beaux bijoux du pays.
La visite des souks est indissociable de celle de la médina. La vieille ville est enserrée au milieu de ses remparts. On les doit au sultan Mohammed Abdellah, qui, en 1764, décida d’installer sa base navale à Essaouira, d’où ses corsaires pouvaient aller punir les habitants d’Agadir, plus au sud, en révolte contre son autorité. Il confiera cette tâche à l’architecte français Théodore Cornut qui réalisera cette nouvelle ville. Toujours est-il qu’il vous faudra vous perdre dans sa médina pour en profiter pleinement et vous laisser charmer par sa beauté.
Si vous souhaitez vraiment ressentir le cœur battant d’Essaouira, il vous faudra vous rendre au port et au chantier naval. C’est ici que vous comprendrez le lien qui unit la ville portuaire à la mer, à la pêche et au grand large. Depuis les quais, observez le ballet des bateaux qui rentrent au petit matin d’une longue nuit de pêche ou bien attardez-vous près du chantier naval pour regarder les ouvriers du port rafistoler les vieilles carcasses des grands chalutiers, Sur les quais encore, vous pourrez observer les criées improvisées quand il reste encore un peu de poissons à vendre après la criée du matin.
À deux pas de la porte marine, il ne faut surtout pas manquer la sqala du port, édifiée en 1806 pour relier la ville au port. La sqala du port est une belle muraille de pierre qui donne encore aujourd’hui tout son cachet à Essaouira. Elle surplombe l’avenue qui mène à la médina, et de l’autre côté, les eaux du port de pêche. Du haut de sa muraille, des gamins se lancent dans le vide pour plonger dans les eaux du port. À deux pas de là, entre le port et l’avenue qui longe le front de mer, admirez la porte de la Marine, édifiée en 1806 pour relier la ville au port.
Si vous souhaitez ressentir cette atmosphère unique qui enveloppe Essaouira, il vous faudra laisser la sqala et la porte marine derrière vous pour aller marche, le nez à l’air, le long du front de mer. Là, vous verrez les nombreux enfants de la ville qui sautent de rocher en rocher ou qui se rassemble sur la plage pour une partie de football endiablée. La plage de rochers brille de mille feux sous les effets du soleil. Entre les trous d’eau, des familles scrutent les flaques à la recherche de coquillages, tandis que le soleil se couche sur l’horizon.
En une belle matinée ensoleillée, quoi de mieux que d’aller faire un tour à la sqala du port d’Essaouira. De là, vous aurez une vue immanquable sur la médina et ses anciens remparts et, au loin, sur les ruines de l’ancien fort portugais qui gardait autrefois le port. Moyennant une petite pièce, grimpez les escaliers qui mènent à la sqala et admirez cette muraille protégée par une armada de canons de petits calibres. Depuis le petit fortin, vous aurez une vue imprenable sur le port baigné par le soleil.
Depuis les hauteurs de la sqala, profitez de ce moment pour parcourir les remparts qui protègent la pointe d’Essaouira. La muraille longe tout le port, à gauche, et laisse la mer et l’ancien fort portugais à droite. D’ici, on a vraiment la plus belle vue sur la médina et le port. En se penchant, vous pourrez voir l’activité du port et des chantiers navals. Puis quittez la sqala et engagez-vous le long du front de mer et prenez la belle promenade qui vous ramènera à la médina.
Pas question de quitter Essaouira sans être allé se promener le long de la rue de la Sqala, qui longe les remparts, et qui permet de découvrir les coulisses de la Kasbah. Ici, par ces ruelles étroites, c’est un fourmillement de couleurs, d’arches, de porches, de coudes, de petits détails de décoration qui rendent l’endroit unique. Il faut ensuite suivre les ruelles étroites qui mènent au pied des remparts, marcher sous le regard des artisans qui vivent dans ses goulots. Il ne reste plus qu’à accéder aux anciens entrepôts de munitions qui abritent désormais tous les ateliers d’artisans marqueteurs.