Pourquoi visiter la forteresse de Massada ?
La forteresse de Massada, située en Israël, est un site historique et archéologique majeur, offrant une vue imprenable sur la mer Morte et le désert de Judée.
Massada est célèbre pour son rôle dans la révolte juive contre les Romains au Ier siècle. Le siège de Massada et le sacrifice des défenseurs juifs qui ont préféré la mort à la reddition en font un symbole de résistance et de liberté.
Les vestiges du palais d’Hérode, les bains romains, les entrepôts et les systèmes de collecte d’eau témoignent de l’ingéniosité et de la grandeur de l’époque.
Perchée sur un plateau rocheux, Massada offre des vues panoramiques sur la mer Morte et le désert environnant, particulièrement magnifiques au lever et au coucher du soleil.
Massada est un symbole national en Israël et un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
En soirée, un spectacle son et lumière raconte l’histoire de Massada avec des effets visuels (10 € pour les adultes/8,5 € pour les enfants).
Comment visiter la forteresse de Massada ?
Des excursions organisées ou des transports publics sont disponibles. Prendre le bus ligne n° 444, direction Eilat. Le trajet dure environ 1h30 à 2 heures. Massada est facilement accessible depuis les hôtels et plages de la mer Morte.
Deux sentiers principaux mènent au sommet : le sentier de la Rampe (moins raide, environ 20-30 minutes) et le sentier du Serpent (plus raide, environ 45 minutes à 1 heure). Il est recommandé de commencer tôt le matin pour éviter la chaleur. Une option plus rapide et moins fatigante, surtout par temps chaud : le téléphérique qui fonctionne toute la journée (20 € pour les adultes, 11 € pour les enfants).
Explorez les ruines, y compris le palais d’Hérode, les bains, les synagogues et les systèmes d’eau. Des panneaux explicatifs et des guides audio sont disponibles pour comprendre l’histoire et l’importance des différents sites. Des visites guidées en groupe sont également proposées.
Le site est ouvert toute l’année, mais il est préférable de visiter tôt le matin ou en fin d’après-midi pour éviter la chaleur. L’accès au site est payant, avec des tarifs réduits pour les enfants, les étudiants et les seniors. Entrée : 8 € (adultes) et 4,5 € pour les enfants.
Massada, le symbole de la résistance juive à l'envahisseur romain

Après plus de trois heures de route (je n’ai pas choisi le bus le plus direct !), me voici donc enfin à Massada… Messada pour les Israéliens. Un site antique, unique dans tout le Moyen Orient, perché en plein milieu du désert et objet de toutes les fascinations pour tous les Juifs.
Pour grimper en haut de la forteresse, il existe deux solutions : soit la montée à pied par le chemin naturel et millénaire (inconcevable avec une telle chaleur ! Le thermomètre dépasse déjà les 40 °C !), soit emprunter le téléphérique (plus cher bien sûr, 75 shk l’aller-retour, mais quasiment incontournable pour ceux qui comme moi, veulent éviter le coup de chaud).
Allez zou, je grimpe à bord de la télécabine. Le trajet dure environ trois longues minutes. Suffisant pour apprécier le paysage, qui, depuis là-haut, est à couper le souffle.
Depuis la cabine du téléphérique, on peut même apercevoir les anciens campements romains qui ont fait le siège de Massada.

Un p'tit morceau d'histoire
Avant que de devenir le symbole de la résistance juive à l’envahisseur, Massada fut tout d’abord une résidence royale pour Hérode le Grand. Bâtie entre 37 et 31 av. J.-C., la forteresse avait d’abord été conçue comme un refuge pour le souverain. On y trouvait alors, outre les fortifications, des entrepôts, des citernes d’eau, des casernes, des palais et une armurerie.
En 66, au début de la Grande Révolte contre les Romains, un groupe de rebelles juifs, les Sicaires du parti nommé zélotes, prirent Massada à la garnison romaine qui y était stationnée. En 70, ils furent rejoints par d’autres Juifs et leurs familles expulsés de Jérusalem lorsque la ville fut prise par les Romains. Pendant les trois années suivantes, ils utilisèrent Massada comme base pour se défendre contre les Romains.
En 72, un légat, le général commandant l’armée romaine de Judée, Lucius Flavius Silva, marcha sur Massada avec la Légion X Fretensis et 6 cohortes auxiliaires pour faire le siège de la forteresse. Les légionnaires construisirent un mur d’encerclement de trois kilomètres de long, puis érigèrent huit camps et enfin une gigantesque rampe d’accès de 100 m de haut contre la face ouest du plateau, avec des milliers de tonnes de pierres, de terre battue et de troncs d’arbres : un exploit technique.




Massada, un promontoire au-dessus de la Mer Morte

Dimanche 15 avril. Ce matin, je me suis pressé de me rendre à la gare routière. Mon billet déjà en poche, je suis monté à bord d’un bus de la ligne n° 444, celui-là même qui m’emmènera demain dans le sud du pays, jusqu’à Eilat, au bord de la mer rouge, à la frontière avec l’Égypte. En attendant, c’est la Mer Morte que je vois défiler sous mes yeux.
Pour ce trajet en bus, Moshe et sa famille seront mes guides. Le nombre de retraités français et juifs qui décident de retourner vivre en terre promise ne cesse de croître. C’est le cas de Moshe qui avec une extrême gentillesse échange avec moi sur la situation du pays, mais également sur ses perles touristiques dont font partie Massada et la Mer Morte.
La Mer Morte justement, je ne la verrai que depuis le bus. Pas de baignade, et surtout pas assez de temps pour tout faire. Mais j’espère bien revenir. Mais aujourd’hui, je veux surtout me concentrer sur le site de Massada qui a pendant longtemps suscité ma curiosité. J’ai encore dans les yeux les images de la série télé dont Peter O’Toole, en général romain implacable, était le personnage principal.
Pour ce qui est de la Mer Morte, je me contenterai donc de rappeler qu’elle reste le point le plus bas de la planète (- 400 mètres en dessous du niveau de la mer) et qu’elle est un immense lac déserté par toute forme de vie, en raison de sa forte salinité qui permet à chacun de flotter dans l’eau en toute sérénité et de cuire ! Et avec la chaleur qu’il fait déjà ce matin, j’avoue que je suis peu motivé à l’idée de me brûler la peau. Mais c’est promis, je reviendrai. Avant sa disparition, j’espère… Car la Mer Morte a déjà perdu 30 % de sa superficie ces trente dernières années… Réchauffement climatique oblige. À ce rythme, elle aura entièrement disparu d’ici à 2050 !




Pourquoi visiter la forteresse de Massada ?
La forteresse de Massada, située en Israël, est un site historique et archéologique majeur, offrant une vue imprenable sur la mer Morte et le désert de Judée.
Massada est célèbre pour son rôle dans la révolte juive contre les Romains au Ier siècle. Le siège de Massada et le sacrifice des défenseurs juifs qui ont préféré la mort à la reddition en font un symbole de résistance et de liberté.
Les vestiges du palais d’Hérode, les bains romains, les entrepôts et les systèmes de collecte d’eau témoignent de l’ingéniosité et de la grandeur de l’époque.
Perchée sur un plateau rocheux, Massada offre des vues panoramiques sur la mer Morte et le désert environnant, particulièrement magnifiques au lever et au coucher du soleil.
Massada est un symbole national en Israël et un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
En soirée, un spectacle son et lumière raconte l’histoire de Massada avec des effets visuels (10 € pour les adultes/8,5 € pour les enfants).
Comment visiter la forteresse de Massada ?
Des excursions organisées ou des transports publics sont disponibles. Le trajet dure environ 1h30 à 2 heures. Massada est facilement accessible depuis les hôtels et plages de la mer Morte.
Deux sentiers principaux mènent au sommet : le sentier de la Rampe (moins raide, environ 20-30 minutes) et le sentier du Serpent (plus raide, environ 45 minutes à 1 heure). Il est recommandé de commencer tôt le matin pour éviter la chaleur. Une option plus rapide et moins fatigante, surtout par temps chaud : le téléphérique qui fonctionne toute la journée (20 € pour les adultes, 11 € pour les enfants).
Explorez les ruines, y compris le palais d’Hérode, les bains, les synagogues et les systèmes d’eau. Des panneaux explicatifs et des guides audio sont disponibles pour comprendre l’histoire et l’importance des différents sites. Des visites guidées en groupe sont également proposées.
Le site est ouvert toute l’année, mais il est préférable de visiter tôt le matin ou en fin d’après-midi pour éviter la chaleur. L’accès au site est payant, avec des tarifs réduits pour les enfants, les étudiants et les seniors. Entrée : 8 € (adultes) et 4,5 € pour les enfants.
Ainsi me voici donc à Massada, auquel on accède par la fameuse porte du sentier du Serpent. Sitôt la porte passée, je m’engage vers le centre de la forteresse, vers les quartiers d’habitations des zélotes.
Depuis le sommet de la forteresse, on comprend combien la prise de Massada dut être une rude épreuve pour les armées romaines. Car Massada se situe au sommet d’une falaise isolée, à l’extrémité du désert de Judée. Perchée à 450 mètres d’altitude, Massada était réputée comme imprenable avant que les armées de Lucius Flavius Silva n’en viennent à bout.


Une muraille de pierres blanches, d’une hauteur de 5,3 mètres pour une épaisseur de 3,6 mètres, était équipée de 37 tours hautes de 22 mètres d’où l’on pouvait passer dans des habitations construites sur toute la face intérieure du mur. L’enceinte courait sur une longueur de 1 300 mètres et verrouillait le sommet du plateau.
Direction le centre la forteresse où se dressaient trois petits palais. Méfiant contre le peuple juif qui ne l’aimait pas vraiment, Hérode transforme rapidement sa résidence en abri au cas où. Elle refuge contre d’éventuelles révoltes intérieures et menaces d’invasion égyptienne.


Les Sicaires étaient sûrs que la forteresse serait imprenable, car ils possédaient les armes prises à l’ancienne garnison romaine, de l’eau en quantité dans des citernes creusées dans la falaise et beaucoup de vivres dans les entrepôts de la forteresse. Lors de la construction de cette rampe, les Romains utilisèrent des prisonniers hébreux afin d’éviter les attaques des Sicaires, ceux-ci ne pouvant se résoudre à tuer leurs frères pour leur survie. La forteresse avait été conçue pour soutenir un long siège. Environ 8.000 Romains encerclaient un millier de rebelles. La géographie des lieux, le désert, rendait impossible toute fuite.


Me voici devant les ruines des deux premiers palais. Il n’en reste pas grand-chose. Le deuxième a été remonté pour abriter les toilettes du site. La rampe fut achevée au printemps 73, après environ sept mois de siège, ce qui permit aux Romains d’enfoncer enfin la muraille de la forteresse avec un bélier monté sur une tour mobile. Mais quand les légionnaires pénétrèrent dans la forteresse le 16 avril, ils découvrirent que les défenseurs avaient mis le feu à tous les bâtiments, à l’exception des entrepôts de nourriture et qu’ils s’étaient suicidés en masse plutôt que de risquer une capture ou une défaite certaine. Les entrepôts avaient probablement été préservés pour montrer que les défenseurs avaient gardé la capacité de vivre et de choisir l’heure de leur mort. Le récit du suicide collectif semble avoir été rapporté à Flavius Josèphe par deux femmes qui ont échappé au suicide en se cachant dans une citerne avec leurs cinq enfants.
Au final, les légions romaines mirent plus d’un an avant de pénétrer dans la forteresse. Aujourd’hui encore, cette résistance héroïque fait de Massada le symbole de la résistance juive face à l’envahisseur. C’est d’ailleurs ici que les jeunes du corps des blindés viennent prêter serment.




Au centre de la forteresse, un centre d’études de la Torah accueille aujourd’hui les pèlerins qui sont nombreux à le fréquenter.




Après les trois petits palais situés au centre de la plateforme, je mets le cap plein sud en direction du bastion méridional de la forteresse. Pour cela, je vais longer le mur d’enceinte Est, par derrière lequel se tenaient les troupes des zélotes qui pouvaient voir les soldats romains et leurs esclaves élever peu à peu la rampe qui devait permettre aux légions d’attaquer les rebelles juifs.
Tout le long de muraille, on peut encore distinguer la base des tours de guet qui se dressaient alors de manière régulière au milieu des remparts défensifs.
Depuis la muraille, on avait une vue parfaite sur les armées romaines et la route de Jérusalem par laquelle les troupes et les légions étaient arrivées. On en distingue encore très nettement le tracé depuis les remparts.




À l’intérieur des tours et des murailles, des casemates avaient été aménagées pour protéger les troupes de la chaleur et du soleil. Là encore, on distingue très clairement ces abris.


Depuis le sommet de la forteresse, et quel que soit le côté où l’on se tourne, on a une vue époustouflante sur le désert de Judée, les montagnes érodées par le vent qui forment comme des cheminées de fées en plein milieu du désert.
Très honnêtement, je ne m’attendais pas à de tels paysages. La vue me rappelle les grands paysages américains avec au sommet des plateaux la roche dur laissée vierge par la roche tendre emportée par les eaux, le vent et l’érosion naturelle. L’endroit est si désertique qu’on n’aperçoit pas un seul brin d’herbe à l’horizon, pas un arbrisseau, juste la roche nue, le sable et le désert à perte de vue.




Dans chaque casemate, avec un peu d’imagination, on peut se faire une idée des zélotes qui vivaient regroupés ici, frustrés sans doute de ne pas pouvoir attaquer de front les soldats romains. Pour rappel, ces zélotes étaient alors des membres d’une secte extrémiste qui s’étaient réfugiés là après avoir fait régner la terreur dans le pays. Armés d’un poignard, ils avaient coutume d’assassiner leurs compatriotes suspectés de collaboration avec l’occupant ! On les avait surnommés pour cette raison « sicaires », du latin sica, qui signifie poignard.




Me voici désormais à la pointe méridionale de l’éperon rocheux qui soutient la forteresse. Depuis ce promontoire, on a une vue à couper le souffle sur tous les canyons environnants.
Serpentant dans le désert, on aperçoit au loin la trace blanche laissée par l’ancienne route antique et, au fond du canyon, le ravinement laissé par la rivière qui doit se former au moment des pluies… quand pluie il y a ! Je me doute que ça ne doit pas arriver souvent dans un tel désert !
À l’extrémité du bastion sud, une passerelle a été aménagée afin de profiter en toute sécurité de la vue sur les canyons et le désert de Judée. Époustouflant.




En me retournant, j’aperçois les anciennes casemates qui abritaient les soldats du roi Hérode, puis plus tard, les zélotes de la rébellion juive face à l’envahisseur romain.
De plus près, on peut mieux se rendre compte de l’agencement des murs dont une partie a été reconstituée à l’identique, relevé à titre d’exemple sans doute.


Plus loin, en revenant vers l’autre extrémité de la forteresse, on croise une volée de marche qui conduit à l’une des citernes de la forteresse. L’ingéniosité des ingénieurs juifs du roi Hérode fut justement d’aménager ces citernes pour récolter les eaux de pluie et donc de ne jamais manquer d’eau, même en pleine sécheresse. On imagine sans mal ici, le confort des armées rebelles qui devaient profiter de tels aménagements quand les armées romaines devaient sans doute rationner les apports d’eau.
Plus loin encore, voici les vestiges de l’ancienne église byzantine construite ici après l’occupation romaine. Le site fut en effet occupé par des moines à cette époque, qui relevèrent certains murs détruits au moment de l’assaut romain sur le site.


Une fois encore, je vais traverser l’éperon rocheux d’est en ouest pour me retrouver de l’autre côté. De là, on a une vue différente sur le désert de Judée, avec l’empreinte marquée de l’assèchement d’un lac salé, et au loin, le bleu pâle de la Mer Morte.
Et toujours les canyons, la voie antique qui traversait le désert pour revenir vers Jérusalem, et au creux de la vallée, le sillon de la rivière formé par les eaux de pluie.
À l’ouest donc, de nouvelles casemates permettant aux soldats et aux zélotes de tenir le siège imposé par les armées romaines. Cette partie de la muraille a largement été relevée pour permettre au public de se faire une idée de l’agencement global des remparts.




Retour au centre du plateau de Massada, là où se dresse le Petit Palais. Là encore, des murs ont été relevés, mais l’agencement demeure encore assez spartiate par rapport au palais royal imaginé par Hérode pour abriter sa cour.




De l’autre côté de la voie, se dressent le Palais Ouest et ses appartements royaux. C’est ici que je vais poursuivre ma visite.




Comme les enfants, j’ai gardé le meilleur pour la fin. Je vais maintenant explorer la partie la mieux conservée de Massada : le palais royal, les quartiers du roi, les bains et toutes les autres dépendances. Voici d’abord le palais de l’ouest.
Le palais de l’ouest était destiné aux cérémonies et aux réceptions et abritait la salle du trône. Le bâtiment était entouré des services de l’administration et d’un réseau imposant de magasins.


J’accède au palais par l’arrière du bâtiment, je contourne les bâtiments des services administratifs du roi et je pénètre dans la première enceinte.
Une première cour apparaît. Tout en longueur. Murs parfaitement redressés et pierres on ne peut mieux agencées.
Ce palais de l’ouest, le plus vaste édifice de Massada, couvrait 4.000 m². Placé au milieu des fortifications, près de l’entrée principale donnant sur la Judée et sur Jérusalem, il servait de centre administratif de la forteresse, et de palais d’apparat pour le roi.




Les appartements royaux comprenaient de nombreuses salles distribuées autour d’une cour centrale, avec côté sud une vaste chambre dotée de deux colonnes doriques supportant le toit et aux murs décorés de panneaux moulés en stuc blanc.
Côté est du palais occidental, se trouvaient plusieurs salles aux sols de mosaïque superbement colorée. On peut encore l’admirer en pénétrant dans le palais et en se penchant au-dessus de la salle.
Les motifs floraux sont d’une grande délicatesse, s’inspirant à bien des égards des plus beaux palais romains dont Hérode avait sans doute eu vent.




Le sol de la plus vaste était décoré d’une mosaïque particulièrement décorative, avec des motifs floraux et géométriques et des bandes carrées concentriques.
C’était peut-être la salle du trône du roi Hérode, le siège de son autorité lorsqu’il résidait à Massada.




À l’extérieur, accolée au palais, on retrouve une salle de bains privative nécessaire aux bains rituels.




Immédiatement après le palais de l’ouest, près des remparts et de la porte occidentale, se dressent les ruines de la synagogue. Orientée vers Jérusalem, elle fut occupée par les Zélotes lors de leur révolte contre les Romains. Les fidèles avaient construit quatre rangées de bancs de plâtre le long des murs, ainsi que des colonnes soutenant le toit. Cet édifice est considéré comme le meilleur exemple de synagogues antérieures à la destruction du Temple de Jérusalem en l’an 70.
Un ostracon, tesson de terre cuite, portant l’inscription Maasser Cohen (dîme pour le prêtre) a été découvert dans la synagogue. Des fragments de deux rouleaux, contenant des textes du Deutéronome et de Ezéchiel 37 (y compris la « vision de la vallée des ossements ») ont également été trouvés dans des excavations creusées sous le sol d’une petite pièce située à l’intérieur de la synagogue.



Mais depuis le nord-ouest de la forteresse de Massada, la véritable star de ce site reste l’imposante et l’extraordinaire rampe de siège que les Romains ont fait élever pour s’emparer de Massada. Une prouesse technique jamais réalisée auparavant pour rompre le siège d’une ville ou d’un château, seulement vu pour la construction des pyramides égyptiennes. Depuis la muraille, il suffit de se pencher pour voir cette rampe s’élever depuis les camps romains qui ont laissé leurs traces dans le désert.
L’élévation de la rampe d’assaut dura un peu moins d’une année, construite sans doute par les prisonniers hébreux afin d’être certains qu’ils ne seraient pas tués par leurs frères zélotes retranchés dans la forteresse. L’armée romaine était constituée de 8 à 10.000 hommes contre environ mille assiégés. Un rapport de 1 à 10 qui a sans doute penché dans la balance au moment du suicide collectif des Juifs.
En se plaçant sur le côté de la muraille, on admire encore mieux cette rampe le long de laquelle les Romains avaient prévu de pousser une haute tour de siège afin de s’emparer de la forteresse. La rampe fut achevée au printemps 73, après environ sept mois de siège, ce qui permit aux Romains d’enfoncer enfin la muraille de la forteresse avec un bélier monté sur une tour mobile. Mais quand les légionnaires pénétrèrent dans la forteresse le 16 avril, ils découvrirent que les défenseurs avaient mis le feu à tous les bâtiments, à l’exception des entrepôts de nourriture et qu’ils s’étaient suicidés en masse plutôt que de risquer une capture ou une défaite certaine.


Pour la petite histoire, Flavius Josèphe décrit les Sicaires comme des fanatiques violents et ne fait pas un portrait flatteur de ces hommes. Il reconstruit le discours du chef, Elazar ben Ya’Ir, expliquant les motivations de ce suicide collectif, mais, en tant que Juif, il reste perplexe devant un tel acte. Selon son récit, seuls deux femmes et quelques enfants auraient échappé au massacre, cachés dans une des citernes de la forteresse. Ce sont eux qui auraient raconté comment dix zélotes tirés au sort se seraient chargés de “suicider” les autres.
Des tessons de poterie avec des noms inscrits dessus ont ainsi été retrouvés sur le site. Mais à la suite de récentes découvertes archéologiques, certains historiens ne croient plus qu’un suicide en masse ait été organisé à Massada, bien qu’ils admettent généralement que les défenseurs ont mis le feu aux bâtiments quand les murailles ont été enfoncées, et il est vraisemblable que beaucoup d’entre eux se sont tués. Néanmoins, le siège de Massada est devenu un récit populaire illustrant l’héroïsme face à l’oppression.


Le long de la muraille encore, on reste encore bouche bée devant l’extraordinaire columbarium parfaitement conservé du site. On imagine ici tous les pigeons soigneusement nourris qui devaient servir aux assiégés, et plus tôt au roi Hérode de se tenir au courant des affaires courantes à Jérusalem.




Avant de pénétrer dans le grand temple du roi Hérode, impossible de ne pas jeter un coup d’œil sur le vaste alignement d’entrepôts, excessivement bien conservés, car épargné par le feu déclenché par les Zélotes au moment de l’invasion romaine.
Car, ironie du sort, et comme pour se moquer et narguer les légions romaines, les Zélotes ont délibérément épargné les nombreux vivres dont ils disposaient, sans doute comme pour faire un dernier pied de nez à l’envahisseur en leur envoyant le message que leur siège ne leur avait causé aucun désagrément.


L’alignement de ces entrepôts est véritablement impressionnant. Et on comprend aussi pourquoi les Romains ne les ont pas détruits au moment de leur invasion… Sans doute la faim et les privations les en ont-elles empêchées !
Toujours est-il que ces entrepôts consistaient en deux rangées de longues salles ouvrant sur un corridor central. Le sol de ces entrepôts était couvert d’un épais enduit, et la charpente de bois recouverte de plâtre dur.
On voit encore parfaitement ce corridor central. On a découvert ici un grand nombre de récipients brisés ayant contenu de grandes quantités d’huile, de vin, de graines et autres denrées alimentaires.




Retour vers la pointe nord de la forteresse. De là, on a une vue à couper le souffle sur le désert de Judée, les anciens lacs aujourd’hui évaporés qui ont laissé derrière eux l’empreinte blanche de leur salinité.
En se penchant un peu, on aperçoit distinctement, les deux étages inférieurs du palais d’Hérode, la terrasse concentrique et le dernier palais.


Depuis la terrasse, on peut voir de l’autre côté la foule de touristes qui s’apprêtent à visiter les thermes aménagés pour le confort du roi Hérode et de sa cour.
Dotée d’une vue splendide, cette élégante villa était séparée de la forteresse par une muraille, offrant ainsi une intimité et une sécurité maximales. Le palais consiste en trois niveaux luxueusement construits, et reliés par un étroit escalier taillé dans le roc.


Sur la terrasse supérieure, plusieurs salles servaient d’appartements, précédés d’un balcon semi-circulaire aux deux rangées concentriques de colonnes. Des mosaïques aux motifs géométriques blancs et noirs pavaient les chambres.




À l’avant de l’établissement de bains, on peut encore admirer la salle de bains rituelle et se faire une idée de la décoration intérieure, les peintures vives qui coloraient alors l’enduit appliqué sur les murs de pierres.




Retour à l’établissement de bains. La foule est passée et je peux tranquillement visiter ce bâtiment construit sur l’exemple des fameux thermes romains. Même système de chaufferie et de refroidissement des eaux. Des coupes transversales permettent de mieux se rendre compte du fonctionnement de ces bains.
Ingénieusement conçu, servant sans doute aux invités de marque et aux responsables de Massada, cet établissement de bains incluait une vaste cour entourée de portiques et plusieurs pièces au sol de carrelage ou de mosaïque, dont les murs étaient parfois décorés de fresques.


La plus grande de ces salles s’appelait le caldarium (chambre chaude). Son sol reposait sur des rangées de piliers bas, ce qui permettait de porter la salle à la température désirée en y insufflant de l’air chaud provenant d’un fourneau et qui circulait sous le sol et dans des tuyaux disposés le long des murs.
À deux pas de là, en ressortant des thermes, on peut visiter les chambres royales dont on devine le faste des décorations aux couleurs vives.


Retour à l’extérieur pour retrouver la vaste terrasse supérieure bordée de colonnades.
Au bord du muret qui ceinture la place et la terrasse, un corbeau tranche avec son plumage noir.


Depuis la pointe nord de la forteresse, on a une vue à 180° sur le désert du Judée et la mer morte. En temps de paix, les hôtes de marque qui devaient rendre visite au roi Hérode devaient être subjugués par un tel paysage.
Au temps du siège de la forteresse, les Zélotes devaient hélas se résoudre à leur sort. Le désert ne laissait aucune chance aux forcenés. Soit ils combattaient leurs ennemis, soit ils se rendaient… Ils choisirent le suicide collectif.


Toujours est-il que la terrasse supérieure a parfaitement été restaurée, illustrant à merveille le faste de Massada au temps du roi Hérode.
À l’extrémité de la terrasse, une maquette de l’éperon rocheux et de la forteresse donne une idée plus précise de ce que Massada pouvait être au temps du roi Hérode. À deux pas de là, on peut même comprendre le système de circulation d’eau qui alimentait le site.


En se penchant enfin, on a une vue dégagée sur la deuxième terrasse construite en forme de rotonde, mais dont il ne reste plus, hélas, tout le faste d’antan.




Pour accéder aux deux terrasses inférieures il faut emprunter l’ancien chemin taillé dans le flanc de la falaise au temps du roi Hérode, mais depuis réaménagé en toute sécurité pour permettre aux visiteurs de descendre sans risque. Une longue descente à flanc de falaise qui permet d’observer de plus près les camps romains qui faisaient le siège de la forteresse.
C’est tout bonnement incroyable, mais les camps romains sont parfaitement observables depuis la forteresse, et l’un d’eux, situé tout près de l’accueil du site, est restauré à la perfection.


Depuis la forteresse, on imagine sans mal les sentiments qui devaient agiter les révoltés retranchés dans la forteresse : un sentiment mêlé de haine et de mépris pour l’envahisseur sans doute, de défi et de moqueries (eux, qui n’étaient soumis à aucune privation), mais également un sentiment d’effroi à la vue de ces armées qui ne cessaient de progresser dans leurs travaux de construction de leur rampe d’assaut.
Cette vue prise depuis la cabine du téléphérique, au retour, permet de mieux distinguer les aménagements réalisés dans le camp principal où se trouvaient le général romain et ses aides de camp. On distingue ainsi très nettement ses appartements et les entrepôts.
C’est donc ce chemin ultra-sécurisé que l’on emprunte désormais pour cheminer à flanc de montagne. Impossible d’accéder au deuxième niveau, interdit au public, mais on peut accéder sans problème à la terrasse basse qui renferme un des joyaux du site.




À plusieurs endroits, on peut nettement distinguer le cheminement réalisé au temps du roi Hérode, tout une volée de marches notamment, taillées à même la falaise.
Depuis ce cheminement piéton, on a encore une vue exceptionnelle sur le désert de Judée. On aperçoit au loin la route du nord qui menait jusqu’à Jérusalem.


Au loin, longeant un des anciens camps romains, on distingue également l’incroyable faille géologique qui semble déchirer en deux les entrailles du désert. Fascinant.




Voici enfin le palais inférieur du roi Hérode situé sur la terrasse la plus basse de la forteresse. Sans doute la partie la mieux conservée de l’ensemble du site… Je n’avais pas dit que je gardais le meilleur pour la fin ?
Ici, on peut admirer tout l’art judéo-romain entrepris pour satisfaire les caprices royaux du roi Hérode, avec notamment ces magnifiques colonnes et leur soubassement peints de motifs géométriques colorés.


La terrasse la plus basse, de forme carrée, s’étendait autour d’une cour centrale à ciel ouvert entourée de portiques. Ses colonnes aux chapiteaux corinthiens étaient enduites de plâtre cannelé.
Des peintures à fresque, aux motifs géométriques multicolores ou imitant le marbre, agrémentaient la partie inférieure des murs.


On trouvait également à ce niveau des bains privés de modestes dimensions.
C’est là, sous une épaisse couche de débris, que furent découverts les restes de trois squelettes : un homme, une femme et un enfant. La magnifique chevelure tressée de la femme était bien conservée, et ses sandales intactes se trouvaient près d’elle, ainsi que des centaines d’écailles de bronze de l’armure de l’homme, sans doute un butin pris aux Romains.


En attendant je reste subjugué par tant de luxe entrepris dans un endroit aussi désertique de la planète. Il fallait vraiment être fou pour entreprendre de tels travaux dans cette partie du monde.
La reconstitution (ou restauration ?) des panneaux peints des soubassements est de toute beauté et permet de se faire une idée précise des fastes de ces palais du Ier siècle de notre ère.


La température voisine avec les 45 °C. Autant le dire tout de suite, c’est intenable. Il est grand temps que je rentre. C’est d’ailleurs maintenant que je prends la décision de faire l’impasse sur la baignade dans les eaux de la Mer Morte. Très peu pour moi. Je lance un dernier regard vers ces colonnes et je retourne à la porte du Serpent pour monter à bord de la cabine du téléphérique.




Et cette fois-ci, je profite d’être parmi les premiers à monter à bord pour me placer à l’avant de la cabine et faire des photos du site.



