Tunis

Sur les traces de Carthage

Comment s’y rendre ?

Pour visiter Carthage, on peut convenir d’un forfait avec un taxi pour se rendre sur les différents sites dispersés dans la ville moderne. C’est vraiment le plus simple.

Byrsa se trouve sur la colline : c’est le cœur originel de Carthage.

Prix d’entrée :

Le billet (12 dinars – 4 €) permet l’accès à l’ensemble des sites archéologiques de Carthage. Ce billet n’est valable qu’un seul jour.

Le souvenir de la grande Carthage

Dimanche 13 mars 2011. Traversée de Tunis. Un mois à peine s’est écoulé depuis la révolution et la chute de Ben Ali. Des militaires partout. Banques brûlées et impacts de balles sur les façades. Traces de guerre. Des rouleaux de fil de fer barbelé hérissent les trottoirs et les abords des bâtiments publics. Non, mais qu’est-ce que je viens faire dans cette galère ? Je suis le seul Occidental à faire du tourisme dans cette partie du monde.

Direction Carthage. Un peu d’histoire d’abord. Carthage est fondée par des colons phéniciens de Tyr en 814 av. J.-C.. D’après la légende, ce serait la reine Didon ou Élyssa, sœur du roi de Tyr, Pygmalion, qui fonda la cité. La reine aurait demandé au souverain voisin, Hiarbas, un roi berbère, l’autorisation de fonder un royaume sur ses terres. Celui-ci lui offrit alors un terrain aussi grand qu’une peau de vache. La reine plus maligne fait couper une peau de vache en lanières très fines et trace les contours de Carthage.

La ville devient une puissance dominante en Méditerranée au IVe siècle av. J.-C.. Les Carthaginois introduisent le glaive court en fer dans le bassin méditerranéen. Jusqu’alors, les guerriers s’affrontent à l’aide de lances et de frondes. Carthage conquiert l’Hispanie ainsi que la Sicile où elle se heurte aux Romains. Une série de trois conflits entre les deux puissances, les guerres puniques, débutent au IIIe siècle av. J.-C. et se terminent avec la victoire de Rome et la destruction de Carthage en 146 av. J.-C.. Jules César fonde par la suite une cité sur les ruines de la ville punique. Celle-ci devient la capitale de la nouvelle province d’Afrique. Au Bas-Empire, la cité, gagnée au christianisme, subit les persécutions impériales. Carthage devient, au IVe siècle, l’une des plus grandes capitales spirituelles d’Occident. Elle est conquise en 439 par les Vandales qui y fondent un royaume. La reprise par les Byzantins en 533 ramène la prospérité à la capitale d’Afrique. Carthage donne ensuite à Constantinople une lignée d’empereurs à la suite d’Héraclius.

Les Arabes prennent la ville en 698, mais lui préfèrent Tunis, la cité voisine, qui donne son nom au pays. Au Moyen Âge, saint Louis prend la ville pendant la 8e croisade. Il espérait alors convertir le sultan au christianisme et le dresser contre le souverain d’Égypte afin de forcer ce dernier à se retirer de Jérusalem. L’échec de cette stratégie marque la fin des croisades. Jusqu’à la redécouverte de Carthage au XIXe siècle, les ruines sont pillées pour ses marbres afin de construire, en Afrique comme en Europe, des édifices publics ou religieux.

Sur l’emplacement du forum romain, a été mis au jour un quartier d’habitation punique du dernier siècle d’existence de la ville, daté plus précisément du début du IIe siècle. Non loin de la mer, une zone de la ville punique a été fouillée par des archéologues . Ils y ont découvert un pan du rempart qui protégeait la cité au Ve siècle av. J.-C. ainsi que tout un quartier d’habitation dont ils ont pu décrypter l’évolution durant les deux siècles précédant la destruction de 146 av. J.-C.. Un petit musée permet de mieux comprendre le site… et de découvrir l’homme de Byrsa reconstitué.

Mais le site de Carthage est à voir avant tout pour les thermes d’Antonin.  Les ruines antiques bordent la mer et on peut accéder très facilement au site. Quelques mosaïques sont encore là. La visite des vestiaires, du frigidarium et surtout de l’ancien bassin de natation est vraiment intéressante. Les thermes furent édifiés en bord de mer après un grand incendie qui ravagea la cité au IIe siècle.