Kairouan
Une ville sainte de l’Islam
Comment s’y rendre ?
De nombreuses lignes de bus et de taxis collectifs desservent la ville de Kairouan. Depuis Tunis, empruntez l’autoroute A1 en direction du Sud jusqu’à Enfidha, puis là, prenez la route P2 vers le Sud-ouest. Si vous voyagez en avion, les aéroports les plus proches sont l’aéroport de Monastir et l’aéroport d’Enfidha-Hammamet, tous deux situés à une soixantaine de kilomètres de Kairouan.
Prix d’entrée :
Ouvert de 8 à 14 heures en hiver et dès 7h30 en été. Attention : fermeture à 12 heures le vendredi. Billet groupé : 12 dinars.
En dehors des remparts, vous pouvez vous déplacer en voiture ou en taxi. Il n’est pas très difficile de trouver un parking près des sites majeurs comme la Mosquée du Barbier ou les Bassins des Aghlabides.
Kairouan, à l'ombre de sa grande mosquée
Mardi 15 mars 2011. La visite de Dougga s’achève. Mourad m’attend dans la voiture, assoupi. Les gardes, à l’entrée, m’attendaient pour fermer le site ! Incroyable souvenir. Au retour, on fait une halte à Testour où Mourad veut me montrer la mosquée dressée ici au XVIIe siècle. Un pur bijou. Le minaret est d’une grande beauté. Une étoile de David orne le minaret en reconnaissance à la communauté juive qui a contribué à la construction de la mosquée.
Il est grand temps de partir. En chemin, on fait une halte pour déguster du fromage, spécialité du coin. Pas très bon, au final. De retour à l’hôtel. Petite balade tranquille le long de la mer et du port.
Lendemain matin, levé de bonne heure pour aller visiter la ville sainte de Kairouan. La route est longue, mais bien meilleure que la veille. Dès l’entrée de la ville, on s’arrête un instant pour admirer les bassins des Aghlabides. Ils ressemblent à d’immenses citernes circulaires posées sur le sol. Rien d’impressionnant en fait. Le plus célèbre des quinze bassins, est édifié par le souverain aghlabide Aboul Ibrahim entre 860 et 862 : c’est un réservoir constitué de deux citernes circulaires découvertes et communiquant entre elles. Le grand bassin est un polygone de 64 côtés mesurant 129,67 mètres de diamètre intérieur et d’une capacité de 57.764 m³. Il sert parfois comme bassin de plaisance et de divertissement notamment sous Ziadet Allah III. Le petit bassin est un polygone simple de 17 côtés faisant 37,40 mètres de diamètre intérieur et d’une capacité de 4.119 m³.
On commence la visite par la mosquée du Barbier, qui conserva, dit-on, les poils de barbe du prophète Mahomet. Plus petite que la grande mosquée, cette belle construction est peut-être plus élégante, plus fine, avec sa succession de cours intérieures, ses lustres, ses céramiques colorées, ses plafonds en stuc et ses boiseries en bois de cèdre. Une petite merveille. Quant au mausolée lui-même, impossible d’y pénétrer pour un non-musulman. Deux dinars donnés au gardien et celui-ci me fera une photo à l’intérieur.
La cour principale est très belle, très vaste aussi, avec sa succession d’arcades et son minaret qui perce le ciel bleu. Il s’agit d’un vaste ensemble architectural construit en grande partie au cours du XVIIe siècle. C’est le bey Hammouda Pacha Bey qui fait construire le mausolée, la coupole et la cour alors que le bey Mohamed El Mouradi fait ajouter les bâtiments annexes, le minaret et la médersa constituée d’un oratoire, d’une salle d’ablution et de chambres destinées aux étudiants.
Direction à présent le cœur de la Medina, belle, bleue et blanche, qui rappelle les couleurs de Sidi Bou Saïd.
Une fois dans la médina, on prend aussitôt à droite pour visiter l’ancienne maison du Bey qui abrite aujourd’hui une fabrique de tapis.
Mosaïques, tapis, boiseries, stucs, rien n’était assez beau pour décorer la maison du Bey. Une spendeur, avec ses riches pièces décorées, ses salons de thé, ses boudoirs, ses tentures, ses boiseries en bois de cèdre, ses lustres.
A chaque étage correspondait les appartements d’une des femmes du Bey. Quatre étages : quatre femmes !
Elles ont aujourd’hui disparu pour laisser place à la fabrique de tapis, les plus beaux du monde musulman avec les tapis persans. Des ouvrières, à genoux, s’affairent à tisser chaque tapis à la main pour quelques dinars par jour. Une misère. Chaque tapis est unique et s’inspire des décorations des mosquées, des versets du Coran. Chefs-d’oeuvres d’imagination et de patience qui s’étalent à travers toutes les pièces de la maison. Après la visite, le marchand de tapis en chef me reçoit et me fait servir le meilleur thé à la menthe que j’ai jamais bu. Un vendeur hors normes, l’as des as du tapis de Kairouan ! Du coup, je me laisse tenter et achète deux tapis berbères pour une centaine d’euros. Un trésor pour toutes ces ouvrières.
Retour dans la Medina où, au détour d’une rue couverte, j’aperçois un dromadaire utilisé pour faire tourner une roue à eau.
Place à la visite de la grande mosquée de Kairouan. Son minaret domine la ville sainte. Elle est une des plus anciennes mosquées du monde musulman. Kairouan est réputée comme étant le centre spirituel et religieux de la Tunisie. Elle est aussi parfois considérée comme la quatrième ville sainte de l’islam.
La Grande Mosquée reste le sanctuaire le plus ancien et le plus prestigieux de l’Occident musulman. Élevée par Oqba Ibn Nafi à partir de 670 (correspondant à l’an 50 de l’hégire, alors que la ville de Kairouan est fondée, elle est considérée, dans le Maghreb, comme l’ancêtre de toutes les mosquées de la région aussi bien que l’un des plus importants monuments islamiques et un chef-d’œuvre universel d’architecture.
D’un point de vue esthétique, la Grande Mosquée de Kairouan apparaît comme le plus bel édifice de la civilisation musulmane au Maghreb. Son ancienneté et la qualité de son architecture font d’elle un joyau de l’art islamique.
La Grande Mosquée de Kairouan est un édifice aux allures de forteresse, qui s’impose autant par ses murs massifs de couleur ocre de 1,90 mètre d’épaisseur composés de pierres de taille, que par les tours pleines et les solides contreforts en saillie qui les épaulent.
Une cour gigantesque accueille les fidèles. Pas moins de treize portes s’ouvrent sur les salles de prière. Aucune ne se ressemble. Au centre de la cour principale se dresse une horloge astronomique. C’est l’occasion de demander à Mourad de se jucher sur elle pour prendre une photo-souvenir.
Hélas, la grande salle de prière me demeure interdite, infidèle que je suis. Depuis la cour, je ne peux que deviner les piliers corinthiens qui soutiennent la coupole de la mosquée. Les bâtisseurs n’ont eu que l’embarras du choix avec tous les édifices romains qui se dressaient alors dans toute la Tunisie. Des blocs de bois sont intercalés entre les colonnes et les arcs des voûtes. Ingénieux et surtout très pratique pour prévenir les secousses sismiques.