Utah

Valley of the Gods

Quelques renseignements utiles

Située en Utah, Valley of the Gods, la Vallée des Dieux en français, peut être visitée par une route de terre qui serpente entre les formations rocheuses similaires à Monument Valley en plus petit avec des mesas, des buttes et des falaises de Grès d’un brun rougeâtre.

Comme Monument Valley, les pics les plus importants dans la vallée des Dieux ont reçu des noms : Rudolph and Santa Claus, Setting Hen Butte, Rooster Butte, De Gaulle and His Troops, and Lady in the Bathtub etc.

La Vallée des Dieux n’est pas un parc, mais des terres publiques gérées par le Bureau of Land Management (BLM). Il n’y a pas de services dans la Vallée des Dieux.

Les tarifs :

Située dans le sud de l’Utah, à une heure au nord de Monument Valley, Valley of the Gods est une piste de terre de 20 kilomètres en bon état. Elle est accessible aux véhicules de tourisme.

Il n’y a pas de frais d’entrée à Valley of the Gods.

Comptez deux bonnes heures pour visiter Valley of the Gods.

Il n’y a aucune restriction sur les randonnées. Les petits canyons taillés dans les falaises qui forment la limite nord de la vallée peuvent être atteints après quelques miles de randonnée sauvage car il n’y a pas de sentiers officiels.

Valley of the Gods, dans les pas des géants

Vendredi 20 avril 2012. Presque 15 heures quand on décolle de Halls Crossing. Faute de bateaux et de traversée du lac Powell, on a du temps devant nous. Petit coup d’œil à la carte. Et si on passait par la Valley of the Godsla réplique en miniature de Monument Valley, avant de reprendre la route de Blanding et de notre hôtel ? Léa, les oreilles vissées à son casque, n’a pas d’objection. Allez zou, direction Valley of the Gods !

1 h 45 de route tranquille… et brusquement l’angoisse ! La route se rétrécit et nous amène brusquement face à un immense ravin. Depuis le bord de la route, on aperçoit le chemin de terre de la vallée… 500 mètres plus bas ! La seule consolation est la vue tout simplement inouïe sur le haut plateau de l’Utah.

Du coup, la route devient terriblement dangereuse. Finies les larges autoroutes arpentant les flancs des montagnes à coup de dynamite… Ici, on se retrouve brusquement dans la descente de l’Alpe d’Huez, sans les parapets de pierre et au milieu d’une minuscule route en lacets bordées de mottes de terre ! Bref, la trouille au ventre, on n’a pas d’autre choix que de se lancer dans la descente vertigineuse. « Fais attention, papa ! » « T’inquiète pas, je gère ! » Pied sur le frein et vitesse minimum, on met bien une bonne demi-heure avant d’atteindre le pied de la montagne. En chemin, nous avons croisé une voiture qui montait, et je ne sais toujours pas par quel miracle on a réussi à ne pas tomber dans le ravin !

Bref, passées les sueurs froides, on se retrouve enfin devant le panneau indiquant le départ de la vallée des dieux.

Longue de 16 miles, la route relie l’UT 261 à l’US 163. Nul besoin de 4×4 pour l’emprunter à condition qu’il ne pleuve pas. Je lève les yeux au ciel : pas un nuage à l’horizon. Allez zou, c’est parti, mon kiki !

Le début de la route se fait plutôt facilement, mais je comprends bientôt qu’il faut rester prudent et rouler à la vitesse minumum. Impossible de dépasser les 15 km/h si on ne veut pas casser les amortisseurs ou endommager le bas de caisse. Du coup, je regrette un peu de n’avoir pas opté pour un bon vieux 4×4… A cause du prix de location sans doute ! Bref, passées les premières frayeurs, on commence à admirer le paysage. Et quel spectacle !

Sur la gauche, on retrouve les hauts plateaux sur lesquels nous étions dix minutes encore auparavant… Effectivement, ça fait haut ! Le site est vraiment très sauvage. Il n’y a pas de points de vue pour s’arrêter. Heureusement, nous ne sommes pas nombreux à tenter l’aventure et les dépassements sont faciles sur cette large piste. Gare aux ornières et aux bosses tout de même ! Une espèce de pyramide grise ravinée par l’érosion se dresse sur notre droite. A gauche, Balanced Rock lance ses deux blocs de pierre si caractéristiques dans le ciel bleu. De loin, on dirait la silhouette d’un cow-boy et de son chapeau ! ça monte et ça descend, on se croirait dans des montagnes russes. Parfois, il faut même traverser des passages de tôle ondulée ! Mais le jeu en vaut la chandelle. Le paysage est à couper le souffle. Les cactus en fleur bordent la route et se dressent au-dessus de la terre rouge. C’est dingue comme on est près des monuments et des pitons rocheux ! Ils semblent comme des dents gigantesques surgissant du sol et du sable rouge. Léa a les yeux rivés sur le paysage. C’est bizarre, mais du coup, elle a laissé son casque de côté. Deux immenses rochers surgissent devant nous. On a l’impression que le piton est sorti de sa gangue de sable. C’est inouï !

Partout, les blocs de pierre semblent comme suspendus au-dessus du monticule de roche et de sable qui les supportent… A quelques mètres de la sortie, trois immenses blocs de pierre forment comme la silhouette d’une grenouille géante plantée au bord du site ! Enfin, nous voilà devant la sortie… Mauvaise surprise. Une immense flaque de boue s’étend devant la piste. Elle est si étendue que j’hésite un instant à la franchir. Trop profonde, et on laissera notre Ford en plein milieu de l’eau… Les deux voitures qui nous précédaient ont bien réussi à passer… Du coup, je tente ma chance, appuie à fond sur l’accélérateur pour prendre de l’élan et me lance à travers la mare ! ça passe ! Une petite montée et nous voilà de nouveau sur l’US 163 ! Elle est pas belle, la vie !

Après cette journée chargée en émotion, rien de mieux pour se remettre qu’un bon repas. Coup d’oeil sur le Routard. Le Cottonwood Steackhouse, à Bluff, à moins de trente minutes de Blanding et de notre hôtel, fera très bien l’affaire. Tu m’étonnes ! L’endroit est tout simplement génial et la viande est carrément à tomber par terre ! Que du bonheur. Léa est aux anges, moi aussi. Du coup, on mange dehors au milieu d’un décor western inouï : selles en cuir, fer à cheval, roues de carrioles et tout l’attirail du parfait petit cow-boy ! Si ça ne tenait qu’à moi, je resterais assis là pour le restant de mes jours !